Le Rwanda alerte l’UA sur les FDLR, une menace sécuritaire régionale persistante

Redigé par IGIHE
Le 30 décembre 2025 à 03:37

Le Rwanda a de nouveau exprimé ses préoccupations face à la menace persistante que représente le groupe génocidaire FDLR dans la région, soulignant son influence déstabilisatrice sur la situation sécuritaire en République démocratique du Congo (RDC) et dans l’ensemble de la région des Grands Lacs.

En effet, la préoccupation a de nouveau été avancée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Olivier Nduhungirehe, lors de la 1321ᵉ réunion ministérielle du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, qui s’est tenue en Éthiopie ce lundi 29 décembre.

La milice FDLR, fondée par les auteurs du génocide de 1994 contre les Tutsi et dont la présence alimente depuis trente ans les conflits en RDC, continue de perpétuer l’idéologie génocidaire, menaçant la sécurité du Rwanda le long de sa frontière.

Le ministre Nduhungirehe a décrit les FDLR, soutenus par Kinshasa, comme « la menace sécuritaire non traitée la plus significative dans la région », citant les violences récentes dans le territoire de Walikale le 15 décembre 2025, où un village a été totalement incendié.

« Les acquis diplomatiques de 2025 offrent la voie la plus crédible pour mettre fin aux cycles répétés de violence dans notre région », a indiqué Nduhungirehe. « Nous appelons donc ce Conseil à soutenir pleinement leur mise en œuvre. »

Le ministre a ajouté que le Rwanda avait à plusieurs reprises exprimé ses préoccupations concernant les violations quotidiennes du cessez-le-feu par la coalition armée de la RDC.

« Je souhaite rappeler qu’un cessez-le-feu, par définition, est un accord entre deux parties en conflit visant à faire taire les armes, dans l’attente de la résolution des problèmes sous-jacents. Les deux parties y sont soumises de manière égale », a expliqué Nduhungirehe. « Par conséquent, un cessez-le-feu ne peut être imposé à une seule partie du conflit. »

Sur le plan diplomatique, le Rwanda a salué le retrait unilatéral de l’AFC/M23 d’Uvira, le considérant comme « un geste de bonne volonté envers les médiateurs et un signal clair de sa disponibilité à reprendre les négociations ».

Le ministre Nduhungirehe a réitéré l’engagement total du Rwanda auprès du médiateur de l’UA et des efforts de médiation soutenus par les États-Unis, « notamment concernant la mise en œuvre des engagements pris à Washington et la neutralisation de la milice génocidaire du FDLR », une opération qui demeure compromise par le manque de bonne foi de l’administration de Kinshasa.

En outre, l’appel du Rwanda à la neutralisation des FDLR a été relayé dans plusieurs forums internationaux, notamment lors d’un sommet extraordinaire sur la situation sécuritaire en RDC, tenu à Entebbe, en Ouganda, à la fin décembre. Lors de ce sommet, le ministre de l’Intérieur rwandais, Vincent Biruta, a insisté sur l’urgence de neutraliser cette milice afin d’assurer une paix durable dans la région.

« La neutralisation de cette force est essentielle pour la sécurité régionale », avait indiqué Biruta, tout en appelant tous les acteurs à respecter les engagements existants dans le cadre des accords de Doha et de Washington. Ces accords, signés en décembre, constituent selon le Rwanda la voie la plus crédible vers la paix et la stabilité dans la région.

Le Rwanda a de nouveau exprimé ses préoccupations face à la menace persistante que représente le groupe génocidaire FDLR dans la région

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