Le Ministre de l’Infrastructure, Jimmy Gasore, a expliqué à l’Agence France Presse que cette initiative s’inscrit dans une démarche de promotion de "l’énergie plus propre et plus efficace" pour répondre aux défis du changement climatique et améliorer la qualité de l’air. "L’objectif est de réduire les émissions de gaz tout en promouvant une mobilité plus durable pour nos citoyens", a-t-il déclaré.

Cette nouvelle réglementation concernera uniquement les motos utilisées comme taxis, qui constituent la principale forme de transport public dans la ville. Le Rwanda a également mis en place une série de subventions visant à soutenir l’électrification des motos-taxis, notamment des tarifs préférentiels pour la recharge des batteries et des incitations fiscales pour les entreprises locales produisant les batteries.

Le Ministère de l’Infrastructure estime qu’il y a environ 110 000 motos au Rwanda, dont 30 000 à Kigali. Parmi celles-ci, environ 70 000 sont utilisées comme motos-taxis, ce qui en fait un secteur clé pour l’impact environnemental et économique de cette transition.

Cette transition vers les véhicules électriques est également encouragée par le secteur privé. Eve Kayiranga, la responsable de SAFI Universal Link, une entreprise rwandaise spécialisée dans la vente de véhicules électriques, a salué la décision du gouvernement. Elle considère cette initiative comme "un pas important vers une ville plus verte". "Cette politique non seulement aide à réduire les émissions de carbone, mais démontre également les progrès réalisés dans la construction d’infrastructures ayant pour objectif, soutenir la mobilité électrique au Rwanda", a-t-elle ajouté.

Les conducteurs de motos-taxis, qui constituent une part importante de la population active dans le pays, sont également favorables à l’électrification de leurs véhicules. Alfonse Mbarabuceye, un conducteur de moto-taxi de 32 ans, a témoigné de l’impact positif de la transition vers les deux-roues électriques. Selon lui, son revenu quotidien a augmenté de moitié depuis qu’il a changé de moto en 2022. "Cela a considérablement réduit les coûts d’entretien de ma moto, car tout ce que j’ai à faire maintenant, c’est de changer la batterie une ou deux fois par jour", explique-t-il.

Cette mesure gouvernementale est un élément important du plan du Rwanda ayant pour but, réduire son empreinte carbone et contribuer à l’effort global de lutte contre le changement climatique. Le pays s’engage activement à atteindre ses objectifs climatiques, en s’appuyant sur des solutions locales comme l’électrification du transport pour améliorer la qualité de vie des citoyens et promouvoir une croissance économique durable.

Le gouvernement du Rwanda prévoit d’élargir l’électrification à d’autres secteurs et développer des infrastructures adaptées pour soutenir la transition vers une économie verte. Des projets visant à renforcer la capacité de recharge des véhicules électriques et améliorer l’accès à ces technologies sont en cours de mise en œuvre.

Le Rwanda s’affirme ainsi comme un leader régional en matière de durabilité environnementale, et cette politique d’électrification des motos-taxis pourrait inspirer d’autres pays africains à suivre la même voie.

Le Rwanda a annoncé qu’à partir de 2025, le pays ne procédera plus à l’enregistrement des motos-taxis à essence dans le cadre de sa transition vers des véhicules électriques.