Selon le ministre, leur mission n’a pas abouti aux résultats escomptés, laissant entendre qu’il se pourrait qu’elle prenne fin d’ici fin juin.

Lors d’une conférence de presse tenue le samedi 13 mai dans la capitale, Kinshasa, Lutundula a exprimé sans ambages que les troupes de l’EAC n’ont pas réussi à combattre militairement les rebelles M23.

"C’est simple, ils [les troupes de l’EAC] n’ont pas produit les résultats escomptés," a déclaré Lutundula.

Et de poursuivre : "Je parle sans détour. C’est aussi clair que de l’eau dans un verre transparent. Sinon, nous n’aurions plus à parler du M23. Il n’est pas nécessaire de faire une démonstration particulière."

La force régionale de l’EAC a été déployée en novembre 2022, avec pour mission de soutenir un processus de paix qui verrait le retrait du M23.

La force régionale, composée de troupes du Kenya, de l’Ouganda, du Burundi et du Soudan du Sud, a pris certaines positions abandonnées par les rebelles lors de leur retrait progressif.

Selon un accord de paix signé le 23 novembre à Luanda, la capitale de l’Angola, la force régionale utiliserait la force contre les rebelles s’ils refusaient de se retirer, et le mandat offensif serait autorisé par les chefs d’État.

Cependant, Kinshasa a maintenu que le mandat de la EACRF était "incontestablement offensif", ce qui a entraîné des désaccords tout au long des cinq mois de présence de la force dans l’est de la RDC.

Les commentaires de Lutundula interviennent après que le président Félix Tshisekedi a déclaré le 9 mai au Botswana que la force régionale de l’EAC devrait quitter le territoire congolais en juin.

Tshisekedi a fait cette déclaration après que la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a approuvé le déploiement d’une force conjointe dans l’Est de la RDC pour combattre les milices avant les élections nationales prévues plus tard en decemrbe 2023.

"Les troupes de l’EAC, qui sont venues rétablir la sécurité dans l’Est de la RDC, ont échoué. La SADC enverra des troupes en attendant la fixation des modalités d’ici le 15 juin", a ajouté Lutundula, précisant que le mandat de la force de l’EAC expire en juin.

En réponse, le secrétaire général de l’EAC, Peter Mathuki, a déclaré que l’opinion de Kinshasa sur la force régionale n’était "pas juste".

"Affirmer que la force régionale n’accomplit rien, en si peu de temps, n’est pas juste," a déclaré Mathuki à RFI.

L’Est de la RDC abrite plus de 120 groupes armés locaux et étrangers, responsables de diverses atrocités. Malgré de multiples interventions, y compris l’une des plus grandes missions de maintien de la paix des Nations Unies (MONUSCO), les décennies de violence dans le pays n’ont pas été résolues.