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Nouvelle vague de manifestations au Kenya pour l’anniversaire des protestations de juin 2024

Redigé par IGIHE
Le 25 juin 2025 à 02:29

Le Kenya a été le théâtre d’une nouvelle vague de troubles ce mercredi, alors que des milliers de manifestants ont envahi les rues pour marquer le premier anniversaire des manifestations meurtrières de juin 2024 contre le projet de loi de finances.

La journée a commencé par un important déploiement policier à Nairobi et dans d’autres centres urbains, où les principales routes ont été barricadées et l’accès au quartier central des affaires (CBD) fortement restreint.

Les autorités ont bouclé toutes les routes menant à la Présidence, à l’aide de fils barbelés, tandis que les bâtiments du Parlement étaient lourdement sécurisés. Les usagers des transports ont été contraints de descendre à des points de dépose situés loin du centre-ville, alors que les forces de l’ordre tentaient de prévenir toute perturbation.

En dépit de ce dispositif sécuritaire renforcé, des manifestations ont éclaté à Nairobi, Mombasa, Kisumu et dans plusieurs autres villes. Menées principalement par des jeunes de la Génération Z, les marches ont rassemblé des milliers de personnes, vêtues majoritairement de noir et brandissant des drapeaux kényans, scandant des appels à la justice, à la transparence et à la bonne gouvernance.

Ce qui avait commencé l’année dernière comme une opposition à de nouvelles lois fiscales s’est transformé en un mouvement citoyen plus vaste réclamant des réformes structurelles.

Dans le centre-ville de Nairobi, des figures de proue comme le député Babu Owino et l’ancien président de la Cour suprême David Maraga ont rejoint les manifestants, donnant un nouvel élan aux foules.

L’atmosphère, déjà explosive, a dégénéré avec l’arrivée des forces antiémeutes. Des grenades lacrymogènes ont été tirées pour disperser la foule grandissante, atteignant même des espaces humanitaires, dont un dispensaire mobile installé près de la mosquée Jamia.

Des scènes mêlant chaos, affrontements et solidarité ont circulé massivement sur les réseaux sociaux. Des diffusions en direct ont immortalisé differents moments, galvanisant d’autres sympathisants à travers le pays — jusqu’à ce qu’un black-out médiatique imposé par le gouvernement entre en vigueur.

L’Autorité des communications du Kenya a émis ce mercredi après-midi une directive enjoignant toutes les chaînes de télévision et de radio à cesser de diffuser les manifestations en direct. Le régulateur a accusé les médias de relayer des contenus susceptibles d’inciter au désordre public.

Malgré cette censure, les manifestants ont juré de poursuivre la mobilisation, invoquant un devoir moral de rendre hommage à la mémoire de ceux tués lors des protestations de l’an dernier.

Les organisations de défense des droits humains affirment qu’au moins 60 personnes ont perdu la vie lors des troubles de 2024, qui avaient culminé lorsque les manifestants avaient pris d’assaut le Parlement pour protester contre le projet de loi de finances.

Le Kenya a connu ce mercredi une nouvelle vague de protestations marquant un an depuis les émeutes meurtrières de juin 2024 contre la loi de finances

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