Cette question a été abordée par le Président Kagame lundi 1er avril 2024, lors d’une émission en direct sur deux stations de radios privées du Rwanda, Radio10 et Royal FM, une discussion qui couvrait diverses préoccupations nationales.

La journaliste Aissa Cyiza a demandé au Président Kagame pourquoi les problèmes dans l’Est de la RDC restent non résolus malgré de nombreuses discussions visant à résoudre la situation, y compris des accords signés à Luanda, en Angola, à Nairobi, au Kenya, et ailleurs, qui se sont avérés largement inefficaces. Le Président Kagame a souligné que le problème réside au sein de la RDC elle-même, bien que les gens aient tendance à se concentrer uniquement sur la partie Est du pays. Il a souligné que les problèmes de cette région sont dus à la direction du pays.

Le Président a noté que, bien que ces problèmes soient généralement causés par la gouvernance du pays, parfois différents dirigeants imposent ce fardeau au Rwanda. Cependant, il a déclaré que c’était inapproprié et que le fardeau de la RDC devrait être porté par les Congolais et leurs dirigeants, et non par le Rwanda ou ses dirigeants.

"Le fardeau de la RDC devrait être assumé par les Congolais et leurs dirigeants, et non par les Rwandais et leurs leaders. Cela fait longtemps que le fardeau de la RDC est imposé au Rwanda, rendant les choses fastidieuses. Être contraint de porter le fardeau de la RDC, c’est comme se voir imposer de porter le corps inerte d’une hyène," a déclaré le Président Kagame.

Le président a également souligné que le Rwanda a suffisamment de ses propres problèmes à régler et qu’il n’est pas viable de prendre en charge les fardeaux d’autres pays, y compris ceux de la RDC, qui lui sont imposés. Il a décrit les problèmes du pays voisin comme étant le résultat d’une combinaison complexe de dynamiques politiques régionales et internationales, parfois exacerbées par des interventions étrangères visant à exploiter les richesses du Congo.

Kagame a critiqué certaines attitudes internationales, notamment européennes, qui, selon lui, tentent d’imposer une conduite irréaliste au Congo par crainte de le voir se tourner vers d’autres puissances comme la Chine ou la Russie. Il a exprimé son indifférence à l’égard des activités des autres nations au Congo, tout en soulignant son inquiétude quant à l’utilisation abusive du Rwanda dans ces démarches.

"Cela ne me concerne pas. Pourquoi devrais-je être impliqué si quelqu’un décide de prendre ce qu’il désire en RDC ? Que me veulent-ils ? Pourquoi, afin d’obtenir ce que vous désirez du Congo, devez-vous me faire porter le poids des problèmes de la RDC ?" se demande le presidente Kagame.

Concernant les enjeux internes de la RDC, Kagame a pointé du doigt la direction et les changements fréquents de leadership, qui, malgré leur fréquence, n’ont pas mené à des améliorations significatives. Il a abordé l’oppression subie par les Congolais Rwandophones, notamment des Tutsi, en soulignant la nécessité d’une coexistence pacifique et d’une reconnaissance mutuelle des droits, pour éviter les guerres et les réfugiés.

"La responsabilité de ces problèmes incombe à la RDC. Ce n’est ni au Rwanda, ni même aux Nations Unies, de s’en occuper."

Le président Kagame a mis en lumière le problème du FDLR, un groupe responsable du génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda mais qui trouve refuge et soutien dans la RDC. Il a affirmé que la résolution de ce problème incombe à la RDC, le Rwanda pouvant uniquement offrir son aide, tout en veillant à ce que la situation ne dégénère pas en problèmes de sécurité pour son propre pays.