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Procès Munyemana : Audition de 41 témoins rwandais à la cour d’assises de Paris

Redigé par Franck_Espoir Ndizeye
Le 17 novembre 2023 à 10:28

Le procès de Sosthène Munyemana, accusé de crimes de génocide contre les Tutsis, se poursuit en France avec l’audition de 41 témoins rwandais.

Munyemana, qui avait fui vers la France après le génocide contre les Tutsis en septembre 1994, était auparavant professeur à la Faculté de Médecine de l’Université du Rwanda, travaillant en collaboration avec l’Hôpital Universitaire de Butare (CHUB).

Ce procès marque le sixième cas de Rwandais poursuivis en France pour leur implication présumée dans le génocide contre les Tutsis.

Il se déroule devant la cour d’assises de Paris depuis le lundi 13 novembre et se poursuivra jusqu’au 22 décembre de cette année.

Munyemana est accusé d’avoir incité à la violence meurtrière contre les Tutsis à Butare.

Le Colonel Laurent Lesaffre, Attaché de sécurité intérieure de l’ambassade de France au Rwanda et chargé de la coordination des activités judiciaires françaises, a informé les médias vendredi 17 novembre que parmi les 41 témoins, certains résident toujours au Rwanda.

Il a précisé que près de la moitié d’entre eux se rendraient en France pour témoigner, tandis que les autres seraient entendus par vidéoconférence.

Pour certains témoins, en raison de leur âge avancé ou de problèmes de santé, se rendre en France serait une tâche ardue, bien que la justice française préfère les confronter en personne au Tribunal Public de Paris.

Le Colonel Laurent a également expliqué les raisons du retard de la justice française dans la poursuite des suspects du génocide contre les tutsis.

Selon lui, il était nécessaire de rassembler des preuves solides avant de pouvoir engager des poursuites.

Cette situation a été compliquée par les relations tendues entre le Rwanda et la France entre 2006 et 2018-19.

De plus, certaines personnes poursuivies possèdent une double nationalité, ce qui rend impossible leur extradition vers le Rwanda, en vertu de la loi.

Parmi les causes des retards judiciaires figurent également le décès de témoins clés ou d’accusés qui n’ont pas pu être jugés en raison de problèmes de santé.

Jusqu’à présent, dans l’affaire Sosthène Munyemana, trois témoins sont décédés.

Concernant le refus de la France d’extrader les personnes accusées de crimes de génocide vers le Rwanda, le Colonel Laurent a expliqué que cela s’expliquait par le fait que le crime de génocide n’existait pas dans la loi rwandaise avant avril 1994.

En 2021, le président Macron a cependant déclaré qu’aucun suspect de génocide ne pourra échapper à la justice française.

Selon le Colonel Laurent, environ 50 suspects vivent actuellement en France, ce qui souligne l’importance de ces procès pour la recherche de justice et la reconnaissance des crimes commis pendant le génocide perpétré contre les tutsi en 1994 au Rwanda.


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