À l’heure où certains esprits enfiévrés, enclins à instrumentaliser la géopolitique à des fins de posture médiatique, plaidaient déjà en faveur d’un retrait symbolique, la fédération belge, en toute souveraineté, a refusé de se laisser entraîner dans la spirale stérile des boycotts creux et des vexations protocolaires.
Elle a su, au contraire, rappeler que le sport, lorsqu’il est pratiqué avec hauteur et constance, échappe à la versatilité des humeurs diplomatiques pour épouser les contours plus solides et plus nobles de la fraternité humaine.
Car enfin, comment justifier, au nom d’une tension bilatérale conjoncturelle, l’absence d’un grand pays du peloton international dans une compétition de cette envergure, préparée de longue date, et attendue comme une reconnaissance méritée pour tout un continent ?
La politique de la chaise vide, qui a souvent séduit les plus impulsifs, se retourne invariablement contre ceux qui l’érigent en méthode. Elle trahit une impuissance déguisée en intransigeance, une incapacité à composer avec la complexité du réel sous couvert de principes rigides.
La Belgique, en envoyant une délégation complète au Rwanda, ne nie pas les tensions qui peuvent exister entre les deux États. Elle les relativise avec maturité. Elle affirme, par ce geste, qu’il existe des lieux de convergence, le sport en est un par excellence, où les peuples peuvent se retrouver dans la dignité et l’émulation plutôt que dans la récrimination et le ressentiment.
Elle choisit, contre les crispations faciles, l’intelligence des rapports humains et l’ouverture sur l’avenir.
Ce geste n’est pas neutre. Il honore la Belgique autant qu’il rappelle à l’Europe l’impérieuse nécessité de ne pas céder à la tentation de l’arrogance diplomatique lorsqu’il s’agit de nations africaines en plein essor.
Le Rwanda, pays hôte de ce Mondial, en dépit des critiques récurrentes, a démontré sa capacité à organiser des événements d’envergure, à offrir des infrastructures de qualité et à incarner une Afrique ambitieuse, moderne et résolue.
Les contempteurs professionnels, spécialistes de la diplomatie spectacle, devront donc se résoudre à ce constat : leur rhétorique, toute en agitation symbolique, a une fois de plus échoué à enrôler le monde du sport dans leurs querelles partisanes.
L’honneur revient ici aux cyclistes, aux entraîneurs, aux fédérations, à tous ceux qui savent que le véritable engagement se situe non dans les anathèmes de circonstance, mais dans l’effort partagé, la compétition loyale, et la reconnaissance de l’autre dans ce qu’il a de plus humain.
En choisissant le panache plutôt que la posture, la Belgique fait montre d’une grandeur que l’on croyait perdue dans les limbes du calcul diplomatique. Elle offre au monde une leçon de discernement. Et rappelle, en creux, que les absents, toujours, ont tort.

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