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RDC : Quand l’insécurité gagne la capitale

Redigé par Jean Jill Mazuru
Le 19 mai 2023 à 03:03

La RDC traverse une crise sécuritaire croissante qui s’étend jusqu’à Kinshasa, la capitale. Selon le Comité Laïc de Coordination, CLC, l’escalade des conflits communautaires rend la situation de plus en plus préoccupante.

« L’insécurité, autrefois lointaine et cantonnée à l’Est du pays, a désormais gagné la capitale. Nous sommes particulièrement alarmés par ce qui se passe à Mbakana, » avertit Hervé Diakese, membre éminent du CLC.

Il dépeint un tableau sombre où des groupes, tels que les Kuluna et Wewa, mettent à feu des véhicules en toute impunité, la police restant silencieusement spectatrice.

Diakese pointe aussi du doigt le rôle déstabilisateur des discours de haine et de discrimination entre les Congolais qui alimentent un climat délétère d’insécurité.

Une situation préoccupante pour un pays déjà aux prises avec d’immenses défis sécuritaires. Depuis des décennies, l’Est congolais est en effet le théâtre de violences perpétrées par plus de 250 groupes armés locaux et étrangers, note le CLC.

Parmi ces forces, les Forces démocratiques alliées (ADF), une rébellion islamiste, suscitent une crainte particulière. Active depuis huit ans, elle a déjà ôté la vie à des milliers de civils dans la région de Beni, au Nord-Kivu, et continue d’étendre son emprise dans les territoires d’Irumu et Mambasa en Ituri.
Il en va de même des FDLR, auteurs du génocide contre les Tutsi du Rwanda en 1994, et qui mettent à feu et à sang l’Est de la RDC depuis plusieurs décennies.

Cependant, la menace ne se limite plus à l’Est. Le CLC tire la sonnette d’alarme sur l’insécurité croissante à Kinshasa, exacerbée par un conflit communautaire entre les Teke et les Yaka, qui a débuté en juin 2022 dans le territoire de Kwamouth, Mai-Ndombe, dans la province du Bandundu.

Ce conflit s’est propagé dans les provinces du Kwilu et Kwango avant de gagner la capitale, en particulier le plateau de Bateke et la commune de Maluku.

Ici opère la milice dénommée "Mobondo," et une série d’affrontements entre celle-ci et l’armée a déjà fait au moins 11 morts à Mongata (Kinshasa) et Batshongo (Kwango) en une semaine, incluant des soldats décapités. Ce conflit a déjà fait plus de 300 morts, selon Human Rights Watch.

Un autre foyer de violence se trouve à Kisangani, province de la Tshopo, où un conflit entre les communautés Mbole et Lengola a éclaté, laissant une quarantaine de morts et de nombreux disparus en moins d’un mois.

Face à l’escalade de la violence et la montée des tensions communautaires, la RDC est à un carrefour critique. Si aucune solution durable n’est trouvée, la capitale congolaise pourrait rapidement devenir le nouveau champ de bataille de ces conflits ancestraux.

Les appels au calme et à la solidarité nationale, ainsi qu’un engagement fort des autorités, semblent plus que jamais nécessaires pour éviter une aggravation de la crise. Ce sombre tableau dresse par le CLC est un appel poignant à l’action pour une RDC en quête de paix et de stabilité dans lequel les experts régionaux et internationaux déplorent une faillite de l’état sous la houlette d’un certain Fatshi béton.

Le nombre de personnes déplacées est passé de 4,3 millions en 2017 à 4,8 millions en 2022, faisant de la RDC le pays africain le plus affecté par les mouvements des populations ; l'insécurité persistante en est à l'origine

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