« Le Rwanda et le Burundi suivent une trajectoire prometteuse pour mettre fin aux hostilités et parvenir à un accord, les discussions entre les dirigeants des deux pays étant toujours en cours », a déclaré le ministre.

Les récentes rencontres entre les services de renseignement des deux nations, notamment une réunion tenue au Rwanda et une autre dans la province burundaise de Kirundo le 10 mars 2025, illustrent ce rapprochement progressif. Ces pourparlers ont pour objectif d’apaiser les tensions nées à la fin de l’année 2023, lorsque le président burundais, Évariste Ndayishimiye, avait accusé le Rwanda de soutenir le groupe rebelle RED Tabara, responsable d’une attaque à Gatumba, près de Bujumbura.

Bien que Kigali ait fermement rejeté ces accusations, Bujumbura a réagi en fermant ses frontières terrestres avec le Rwanda en janvier 2024, invoquant des raisons de sécurité.

Sous l’égide du président sud-soudanais Salva Kiir, la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) a tenté de jouer un rôle de facilitateur pour rétablir le dialogue. Lors d’une rencontre à Zanzibar en juillet 2024, les ministres des Affaires étrangères rwandais et burundais, Olivier Nduhungirehe et Albert Shingiro, avaient convenu de résoudre leurs différends de manière bilatérale, sans intervention extérieure. Une rencontre entre des envoyés des deux pays était initialement prévue pour octobre 2024, mais elle n’a finalement pas eu lieu, ralentissant ainsi le processus de réconciliation.

Malgré ces obstacles, le ministre Nduhungirehe avait exprimé en septembre 2024 son optimisme : « Les Rwandais et les Burundais sont des frères, et il existe une volonté commune de résoudre nos différends. »

Cependant, fin janvier 2025, les relations ont de nouveau été marquées par une montée des tensions, alimentée par les déclarations virulentes du président burundais. Lors d’un déplacement à Kirundo, Ndayishimiye a laissé entendre une supériorité militaire du Burundi sur le Rwanda, en évoquant des victoires historiques remontant à l’époque monarchique.

Malgré cela, un ton plus conciliant a été adopté par Bujumbura lors d’une réunion avec des diplomates étrangers le 27 février dernier. « Pour éviter un conflit entre nos deux pays, nous sommes prêts à régler nos différends pacifiquement », a déclaré le président burundais, soulignant les discussions entamées avec le Rwanda depuis 2020.

Ce n’est pas la première fois que le Rwanda et le Burundi traversent des crises diplomatiques. Entre 2015 et 2020, les deux pays avaient déjà connu une période de tensions qui avait conduit à la fermeture de leurs frontières. Toutefois, grâce à un dialogue constant et à des efforts diplomatiques soutenus, ces frontières avaient été rouvertes.

Le ministre Nduhungirehe a affirmé que Kigali et Bujumbura réalisent des progrès significatifs en vue de résoudre leurs tensions diplomatiques