Le tribunal a estimé que les éléments déjà recueillis sont suffisants pour soupçonner Mme Ingabire d’avoir commis six infractions, justifiant ainsi sa détention pendant la poursuite des investigations. Parmi les chefs d’accusation figurent : la création d’un groupe criminel, l’incitation aux troubles à l’ordre public, l’atteinte aux institutions établies, la diffusion de fausses informations ou de propagande visant à discréditer le gouvernement rwandais à l’étranger. Elle est également poursuivie pour propagation de rumeurs, complot contre les autorités et incitation à la rébellion.
Lors de l’audience du 15 juillet, le ministère public avait requis la détention provisoire, soulignant le risque de fuite compte tenu de la gravité des infractions qui lui sont imputées et des éléments accablants déjà réunis au cours de l’enquête. De son côté, Victoire Ingabire, assistée de son avocat Me Gatera Gashabana, a rejeté toutes les accusations et demandé à être remise en liberté, affirmant ne représenter « aucun danger pour la justice ».
L’affaire s’appuie notamment sur des témoignages d’anciens combattants du groupe armé RUD-Urunana, auteur d’une attaque à Musanze en octobre 2019. Un témoin affirme que le parti FDU-Inkingi, alors dirigé par Mme Ingabire, aurait soutenu cette attaque. La création ultérieure du parti DALFA-Umurinzi aurait ensuite, selon ce témoin, visé à dissimuler ce soutien.
Par ailleurs, un enregistrement audio versé au dossier révèle une conversation entre Victoire Ingabire et Cassien Ntamuhanga, un fugitif recherché par la justice rwandaise, au sujet d’un plan présumé de manifestations. Bien qu’elle ait qualifié ces propos de simples idées, le tribunal y a vu une preuve d’un projet visant à troubler l’ordre public.
Concernant la propagation de fausses informations, le ministère public aurait présenté des éléments jugés suffisamment probants par le tribunal.
La juridiction a aussi souligné le caractère sensible des infractions, estimant qu’elles pourraient porter atteinte à la sécurité nationale. Le maintien en détention a été justifié également par le fait que Mme Ingabire n’a pas su expliquer la signification de la « Journée Ingabire », encore célébrée par certains de ses partisans, ni démontrer que ses activités politiques actuelles ne constituent pas une menace.
Le tribunal a conclu qu’en cas de libération, la prévenue pourrait faire disparaître des preuves, interférer dans l’enquête ou se soustraire à la justice, et dispose de cinq jours pour faire appel de cette décision.
Victoire Ingabire a été arrêtée le 19 juin 2025 par le Bureau rwandais d’Investigation (RIB), à la demande du ministère public.

AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!