L’ancien chef du service de renseignements burundais, le général Godefroid Niyombare, a annoncé mercredi la destitution du président Pierre Nkurunziza, en déplacement à Dar es Salaam pour un sommet consacré à la crise ouverte par sa volonté de briguer un troisième mandat.
La présidence burundaise a de son côté affirmé sur Twitter que la "tentative de coup d’Etat a échoué" et que "la situation est maitrisée".
"Le président Pierre Nkurunziza est destitué de ses fonctions, le gouvernement est dissous", a annoncé, sur les ondes de la radio privée Insaganiro, le général Niyombare, limogé en février par le chef de l’Etat après lui avoir déconseillé de briguer un troisième mandat jugé inconstitutionnel par ses adversaires.
"Il est institué un comité pour le rétablissement de la concorde nationale, temporaire et ayant pour mission entres autres le rétablissement de l’unité nationale" et "la reprise du processus électoral dans un climat serein et équitable", a ajouté le général Niyombare, précisant qu’il prenait la tête dudit comité, sans en préciser ses membres.
"Il est demandé à toute la population de respecter la vie et les biens d’autrui", a poursuivi le général Niyombare.
Le président Nkurunziza se trouvait mercredi à Dar es Salaam, pour un Sommet des chefs d’Etat de la Communauté Est-africaine (EAC : Burundi, Kenya, Ouganda, Rwanda, Tanzanie) devant se pencher sur la crise au Burundi.
Des sources proches du Sommet disent qu’aussitôt le Président Museveni qui dirige ce Sommet a été aux nouvelles qu’il a prié le Président Pierre Nkurunziza de sortir de la Conférence parce qu’il n’a plus qualité de siéger au Sommet des Présidents de la EAC.
Les Mêmes sources disent que son ami, le Tanzanien Jakaya Kikwete, lui a proposé un exil.
Qui est le Gén. Godefroid Niyombaré qui annonce le coup ?
Ancien compagnon d’armes de Pierre Nkurunziza au sein de la rébellion hutu du Cndd-FDD, devenu le parti au pouvoir depuis la fin de la longue guerre civile (1993-2006), le général Niyombare est, dans son pays, une personnalité respectée pour sa droiture et est considéré comme un homme de dialogue.
Après la guerre, il était devenu chef d’état-major adjoint, puis chef d’état-major de l’armée burundaise. Nommé en décembre 2014 à la tête du Service national de renseignements (SNR), il avait été limogé moins de trois mois plus tard.
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