Deux attaques suicide au Niger, dont une contre un site Areva

Redigé par par Abdoulaye Massalatchi Reuters
Le 23 mai 2013 à 06:32

Deux attaques suicide jeudi au Niger ont pris pour cible une base militaire et un site d’Areva et plusieurs soldats nigériens ont été tués lors d’affrontements qui ont suivi, rapporte-t-on de sources militaires et au sein du groupe. Selon le groupe nucléaire français, 13 de ses salariés ont été blessés lors de l’attaque contre la mine de Somaïr, à Arlit. Areva ne précise pas l’état dans lequel ils se trouvent. "La mine de Somaïr, exploitée par le groupe Areva, a fait l’objet d’une attaque terroriste ce (...)

Deux attaques suicide jeudi au Niger ont pris pour cible une base militaire et un site d’Areva et plusieurs soldats nigériens ont été tués lors d’affrontements qui ont suivi, rapporte-t-on de sources militaires et au sein du groupe.
Selon le groupe nucléaire français, 13 de ses salariés ont été blessés lors de l’attaque contre la mine de Somaïr, à Arlit. Areva ne précise pas l’état dans lequel ils se trouvent.

"La mine de Somaïr, exploitée par le groupe Areva, a fait l’objet d’une attaque terroriste ce matin aux environs de 5h30 heure locale", dit Areva dans un communiqué.
Somaïr (Société des mines de l’Aïr) est le nom du site de production qui se situe à Arlit, dans le nord du Niger. C’est sur ce site que Pierre Legrand, Daniel Larribe, son épouse Françoise, Thierry Dol et Marc Furrer avaient été enlevés le 16 septembre 2010 par Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

"D’après nos informations, 13 collaborateurs ont été blessés. Ils ont été pris en charge par les services de secours locaux", poursuit le groupe. "Le renforcement de la sécurité sur tous nos sites est assuré par les forces nigériennes", ajoute Areva.

Un salarié d’Areva présent sur les lieux de l’attentat a témoigné anonymement. "Il s’est fait exploser, c’est le seul mort", a-t-il dit, ajoutant : "Il y a quelques blessés, dont un gravement atteint qui a été conduit à l’hôpital."

PLUSIEURS SOLDATS TUÉS

Une seconde attaque à la bombe s’est produite simultanément à Agadez, la grande ville du Nord, et a fait ensuite plusieurs morts parmi les soldats nigériens.

"Un kamikaze à bord d’un véhicule tout-terrain a enfoncé jeudi la barrière à l’entrée d’une base militaire d’Agadez aux alentours de 5h00", a dit un officier de l’armée. "Nos soldats ont ouvert le feu sur le kamikaze, qui a actionné sa charge explosive. Nous avons au moins trois blessés dans nos rangs."

"D’autres terroristes suivaient dans des voitures et il y a eu des affrontements", a-t-on appris peu après de sources militaires, qui font état de plusieurs victimes. Un diplomate occidental, s’exprimant sous le sceau de l’anonymat, a estimé à une dizaine le nombre de morts parmi les soldats.

La France s’est dite prête à apporter au Niger tout le soutien dont il pourrait avoir besoin.

Dans un message à son homologue nigérien, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, "a exprimé la pleine solidarité de la France avec les autorités nigériennes dans la lutte contre les groupes terroristes". "Il l’a assuré que nous étions prêts à leur apporter toute l’assistance qu’elles souhaiteraient."

Un porte-parole du gouvernement nigérien a déclaré que ces attaques étaient l’oeuvre d’activistes islamistes, probablement d’Aqmi ou de son émanation le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).

"Ce sont des terroristes qui ont perpétré les attaques suicide à Agadez et à Arlit", a déclaré Morou Amadou. "Les terroristes - je ne suis pas sûr de pouvoir dire s’il s’agit d’Aqmi ou du Mujao - ont infiltré ces villes et les forces de sécurité ont été déployées et ratissent les lieux."

Il s’agit des premières attaques suicide au Niger depuis l’intervention militaire de la France au Mali le 11 janvier dernier qui visait à repousser les djihadistes du nord du pays.

L’extraction d’uranium au Niger, qui représente environ 20% des besoins français, est stratégique pour Areva, tant pour l’alimentation des centrales nucléaires françaises que pour la vente de cette matière à ses clients étrangers.

Areva emploie environ 2.700 salariés au Niger, dont 98% sont des Nigériens. Une trentaine d’expatriés travaillent sur les sites d’Imouraren et d’Arlit.

Avec James Regan et Marion Douet à Paris, Hélène Duvigneau pour le service français, édité par Gilles Trequesser


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