Génocide au Rwanda : le premier condamné en France fait appel

Redigé par Le Monde
Le 19 mars 2014 à 11:24

Le premier Rwandais jugé en France pour le génocide des Tutsis en 1994 au Rwanda, Pascal Simbikangwa, a fait appel mardi 18 mars de sa condamnation à vingt-cinq ans de prison.
Ses avocats, Fabrice Epstein et Alexandra Bourgeot, avaient dénoncé dans leurs plaidoiries et après le verdict un procès dont l’accusation reposait uniquement sur des témoignages, qu’ils s’étaient attachés à mettre en doute, et qui se tenait pour des motifs « politiques », à quelques semaines du vingtième anniversaire d’un (...)

Le premier Rwandais jugé en France pour le génocide des Tutsis en 1994 au Rwanda, Pascal Simbikangwa, a fait appel mardi 18 mars de sa condamnation à vingt-cinq ans de prison.

Ses avocats, Fabrice Epstein et Alexandra Bourgeot, avaient dénoncé dans leurs plaidoiries et après le verdict un procès dont l’accusation reposait uniquement sur des témoignages, qu’ils s’étaient attachés à mettre en doute, et qui se tenait pour des motifs « politiques », à quelques semaines du vingtième anniversaire d’un génocide dans lequel le rôle de la France a été très critiqué.

Le parquet général a formé un appel « incident », c’est-à-dire permettant de requérir une aggravation de la peine lors du procès en appel.

L’accusation avait réclamé la perpétuité, et la cour d’assises de Paris a finalement condamné vendredi l’accusé à vingt-cinq années de réclusion criminelle pour génocide et complicité de crimes contre l’humanité.

Le capitaine Simbikangwa a nié toutes les charges, affirmant avoir traversé les cent jours du génocide, qui fit huit cent mille morts, principalement des Tutsis, sans voir un seul cadavre. Alain Gauthier, président du Collectif des parties civiles pour le Rwanda, à l’origine de la plainte ayant débouché sur ce procès historique, a déclaré qu’il n’était « pas étonné » par cet appel.

« Ça ne nous étonne pas, ça ne nous réjouit pas non plus, il va falloir reprendre tout ça », a-t-il dit, tout en estimant que, compte tenu des délais d’organisation d’un tel procès hors norme (six semaines d’audience, une cinquantaine de témoins, dont près de la moitié venus du Rwanda), « il y aura d’autres procès d’ici là ».


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