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Génocide rwandais. La veuve d’une victime interpelle à distance l’accusé

Redigé par Ouest France.fr
Le 13 février 2014 à 11:42

Par témoin interposé, la veuve d’un haut responsable rwandais assassiné aux premières heures du génocide a interpellé l’accusé mercredi .
"Monsieur Simbikangwa, en votre âme et conscience vous savez que vous portez la responsabilité de la mort de mon mari.", a-t-elle déclaré à distance envers le premier Rwandais jugé en France pour la tragédie de 1994. Des dossiers lors de l’ouverture du procès de Pascal Simbikangwa le 4 février. | Photo Reuters Joseph Kavaruganda, alors président de la Cour (...)

Par témoin interposé, la veuve d’un haut responsable rwandais assassiné aux premières heures du génocide a interpellé l’accusé mercredi .

"Monsieur Simbikangwa, en votre âme et conscience vous savez que vous portez la responsabilité de la mort de mon mari.", a-t-elle déclaré à distance envers le premier Rwandais jugé en France pour la tragédie de 1994.

Des dossiers lors de l’ouverture du procès de Pascal Simbikangwa le 4 février. | Photo Reuters
Joseph Kavaruganda, alors président de la Cour constitutionnelle, fut tué au petit matin du 7 avril 1994, quelques heures après la mort du président hutu Juvénal Habyarimana dans l’attentat contre son avion, événement déclencheur des massacres.

Sa veuve, Anunciata Kavaruganda, a fait passer un message relayé par Gasana Ndoba, ancien président de la Commission des droits de l’Homme rwandaise. "Bien qu’il ne soit pas poursuivi pour cela, elle souhaite que la cour sache aussi que l’accusé a eu un rôle dans cet assassinat", a déclaré le témoin devant la cour d’assises de Paris qui juge Pascal Simbikangwa, ancien responsable des services de renseignements de la police, qui risque la perpétuité pour complicité de génocide.

Une lettre à l’authenticité contestée

Le 23 mars 1994, Joseph Kavaruganda avait écrit au président Habyarimana pour se plaindre d’avoir été menacé de mort par le capitaine Simbikangwa.

Mais l’authenticité de cette lettre, produite par Mme Kavaruganda lors d’un procès en appel au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), est contestée par la défense.

Une des défenseurs, Alexandra Bourgeot, souligne que lors d’un premier témoignage devant le TPIR Mme Kavaruganda "n’avait pas alors attribué à Pascal Simbikangwa" la responsabilité de la mort de son mari.

"Amalgame"

"Je comprends son affirmation comme celle d’une responsabilité qui n’exclut pas que d’autres soient également responsables", répond le témoin.

"Et dans le procès où elle a déposé cette fameuse lettre, dit Militaires II, il y a eu deux acquittements hier", reprend l’avocate.

L’avocat général Bruno Sturlese s’indigne : "Vous êtes la reine de l’amalgame".

Il n’y a aucune partie civile physique au procès de Pascal Simbikangwa, uniquement des ONG.


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