Un groupe d’artistes rwandais et canadiens organise à Kigali un festival annoncé comme un grand événement musical jamais organisé dans la capitale rwandaise. Le méga-festival se tiendra samedi le 10 septembre dans le jardin du rondpoint de Kimuhurura, près de la primature. 

Ce festival est considéré comme spécial par ses organisateurs car il sera consacré uniquement à la musique. 

« Il n’y a jamais eu un événement qui célèbre la valeur de la musique au Rwanda », dit Roman Kanobana, surnommé Judo, le Manager de « Positive Production » chargé de l’organisation du festival.

« La musique a toujours été associée à des campagnes de promotion pour des sociétés commerciales, renchérit-il, crois-moi, jamais il n’y a eu de la musique pour de la musique ».

Ces artistes affamés de prouver qu’ils savent faire de la « vraie musique » ont fait appel aux grands noms de la région.

Lokua Kanza, avec ses 30 ans de carrière Rumba, est sans doute la vedette incontestée. Il a déjà confirmé sa venue à Kigali.

Mighty Popo, artiste qui vit à cheval entre le Rwanda et le Canada, prouvera, lui aussi, ses talents de musicien qui lui ont valu une renommée dans l’hémisphère nord. Quant aux talents de négociateurs, il les a déjà prouvés après avoir amené les artistes canadiens à se joindre au festival. Dans cet événement culturel, Popo représente une diaspora rwandaise engagée dans la musique, qui sera présente ce samedi là.

Shakura S’Aida, jeune femme née aux Etats Unis, est parvenue à développer une carrière de 20 ans dans la musique jazz et Blues.

Shad, né Shadrach Kabango, récompensé en 2011 pour avoir produit le meilleur rap, fera lui aussi partie des hommes à aller voir.

Les artistes locaux seront également représentés. En grand nombre.

Vous les reconnaissez. Kitoko, Aline Gahongahire, Asaph International, Bagogwe, Dream Boys, Ibihame, Ikobe, Iryamukuru, Jay Polly, Kidum, Kidz Voice, Kim Thiuta, King James, Lion Imanzi, Mani Martin, Mico Band, Miss Jojo, Moriah, Natty Dread, Nicolas and Kijanya, Papy Safa Band, Rafiki, Rehoboth Ministry, Riderman, Rozette, Shanel.

Inutile de le spécifier, il y aura une variété de genres. Musique traditionnelle, Inanga, Reggae, Rap, Rumba Afrobeat, Gospel, pour ne citer que quelques-uns.

Ce premier festival de la musique est une occasion pour tous ces artistes qui « croient » en l’art musical de jeter les bases d’une vraie industrie, surtout que 54 pourcent des 10 millions de rwandais âgés entre 15 et 64 ans ont faim de consommer la vraie musique.

Sur le site Kigaliup.com qui met en évidence l’événement sur la toile, Albert Rudatsimburwa, directeur de la radio Contact FM et un passionné invétéré de la musique, commente :

« Le Rwanda a reconnu le besoin de développer une industrie de création en tant que partie intégrante de sa vision de développement en vue d’atteindre les objectifs du millénaire pour le développement. Ce festival va définitivement soutenir ce processus ».

Les plus initiés savent que ce festival sera particulier avec toute la saveur de la musique « live ». Un régal pour un public déjà dégouté des chanteurs qui, lors de la plupart des concerts au Rwanda, ne font que du playback.

Si la pluie ne s’invite pas le jour J, le coup devrait être parfait pour la musique. Et pour les affaires, également. Les organisateurs ont décidé de permettre la vente de quoi mettre sous la dent pendant la douzaine d’heure que va durer l’événement. Et Judo rassure les vendeurs.

« Nous n’avons aucune intention de demander une commission aux commerçants ».

Photo : Le chanteur congolais, Lokua Kanza. Il devrait être la principale attraction du festival