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Interview : Jean-Pierre Ntwali, un artiste rwandais talentueux qui vit en Belgique

Redigé par Aimable Karirima Ngarambe
Le 23 décembre 2011 à 09:56

Récemment, le correspondant d’IGIHE.com en Belgique Karirima à interviewé le jeune musicien Bruxellois Jean-Pierre Ntwali, plus connu sous le nom de Jali, d’origine Rwandaise, Lauréat Francofolies du concours Musique à la Française. Toujours Souriant et réservé, populaire actuellement en Europe (France, Belgique,…).
IGIHE.com : On se connait depuis longtemps, je t’ai connu petit… Je ne savais pas que tu chantais et que tu étais devenu un artiste. Peux-tu me raconter comment tout cela a commencé ?
Jali (...)

Récemment, le correspondant d’IGIHE.com en Belgique Karirima à interviewé le jeune musicien Bruxellois Jean-Pierre Ntwali, plus connu sous le nom de Jali, d’origine Rwandaise, Lauréat Francofolies du concours Musique à la Française. Toujours Souriant et réservé, populaire actuellement en Europe (France, Belgique,…). 

IGIHE.com : On se connait depuis longtemps, je t’ai connu petit… Je ne savais pas que tu chantais et que tu étais devenu un artiste. Peux-tu me raconter comment tout cela a commencé ?

Jali : Moi, petit je ne savais pas non plus que sommeillait en moi une âme d’artiste. C’est- à- dire que c’est assez tard que je me suis découvert cette passion pour la musique et cette envie d’écrire et de composer des chansons. J’ai toujours aimé chanter mais je n’avais jamais vraiment fait de la musique. C’est après le Rwanda, quand je suis revenu en Belgique en 2007 que je me suis dit vraiment « Allé vas-y ! ». Ca faisait en effet longtemps que j’avais cette idée en tête. J’ai alors pris une guitare que m’avais prêté André Martin à l’époque et j’ai commencé à jouer tout seul dans ma chambre devant internet, là où j’avais appris mes premiers accords. C’est comme ça que j’ai commencé à écrire mes premières chansons. Mais à l’époque j’étais encore étudiant et ce n’était pas pour moi une vocation… Je ne me disais pas que j’allais en faire mon métier. C’est plus tard, quand j’ai commencé à faire mes premières scènes, que j’ai rencontré un public et que j’ai remarqué que les gens aimaient ce que j’écrivais et chantais que je me suis dit « Pourquoi ne pas en faire mon métier ?! »

IGIHE.com : C’est une belle histoire ! Comment es-tu parvenu à combiner les études et la chanson ?

Jali : J’ai eu de la chance parce qu’en même temps que j’étais étudiant à l’université, je prenais des cours dans une école juste à côté. J’allais chez des amis musiciens, j’enregistrais mes premières chansons et ensuite, je rentrais à la maison et je m’entrainais à la guitare, tout ça en parallèle avec mes études. Arrivé en dernière année c’est là que j’ai commencé à avoir des opportunités de concert et de voyages. Je suis allé en France faire des concerts et j’ai rencontré un label avec qui j’ai signé mon premier contrat. Ensuite, ça s’est vite enchainé. Quand j’ai eu mon diplôme, Universal m’a proposé un contrat.

IGIHE.com : Tu penses donc à reprendre tes études par la suite ?

Jali : Pour l’instant, j’ai déjà un diplôme en communication. Je voulais faire un master en publicité, mais je l’ai laissé de côté pour me consacrer à la musique, ma passion ! A présent, je décide de vivre au jour le jour et de fonctionner par étape. Tant que ça marche et tant que j’aime ce que je fais et qu’il y a un public qui me suit, je continue. Si un jour, l’envie me prend de faire autre chose ou de me réorienter, je peux toujours reprendre mes études. Je n’ai que 23 ans donc j’aurai toujours le temps de me relever et de me reconstruire par la suite si l’aventure de la musique s’arrête.
IGIHE.com : Et dans ta famille y a-t-il quelqu’un qui est ou était musicien ?

Jali : Pas du tout. Mon père, étant jeune, jouait un peu de la guitare et chantait un petit peu mais il a laissé tomber la guitare et la musique pour ses études de médecine. Depuis, il ne s’est jamais remis à la musique. Je pense que le fait que j’ai pu laisser mes études de côté pour me consacrer à la musique est un luxe de ma génération. C’est une chose que mon père n’a pas pu se permettre de faire à l’époque.

IGIHE.com : Comment ta famille vit-elle ta nouvelle vocation d’artiste ?

Jali : Ca n’a pas été évident parce qu’en plus de ça, j’avais quitté le foyer familial pour venir a Bruxelles dans le but de faire mes études. Mais arrivé ici, j’ai commencé à faire de la musique. Pour mon premier concert, ma famille n’était pas présente. Ils étaient à Kigali, ils n’étaient donc pas au courant ! C’est seulement en rentrant au pays, quand ils m’ont vu avec ma guitare qu’ils ont commencé à avoir des doutes.
Au fur et à mesure que le temps est passé, c’est devenu pour moi plus qu’un simple hobby, c’est devenu une priorité. Ils n’ont pas vraiment jugé ça, jusqu’au jour où je leur ai dit que maintenant que j’ai mon diplôme de baccalauréat, je vais m’arrêter là et faire de la musique… Ca n’ a pas été évident. Mais ils ont vu que je ne prenais pas ça à la légère et qu’il y avait derrière ce choix une réelle envie d’en faire mon métier, et pas juste une envie de m’amuser en faisant de la musique. Ils ont pu constater aussi que j’étais soutenu professionnellement par des personnes sérieuses et qu’il y avait pour moi de réelles opportunités… Choses qui ne se présenteraient peut-être plus jamais. Jai finalement eu la bénédiction familiale. Actuellement, ils me soutiennent et sont très fiers de moi !

IGIHE.com : Quels thèmes abordes-tu dans tes chansons ? Quel message veux-tu faire passer à ton public ?

Jali : Mes chansons évoquent des thèmes assez larges et s’adressent à tout un chacun. Certaines chansons sont très personnelles. J’y parle de mon point de vue, de ma vision du monde et de l’amour… D’autres chansons parlent de thèmes un peu plus spécifiques, telle que la parentalité, etc

IGIHE.com : Quand tu parles d’amour dans tes chansons, tu t’adresses à quelqu’un en particulier ?

Jali : Non, pas du tout. Ce qui est bien quand on chante, c’est qu’on peut prendre le rôle d’autres personnes. C’est l’imagination qui est reine.

IGIHE.com : Penses-tu un jour te produire au Rwanda, ton pays d’origine ?

Jali : Oui j’aimerais énormément. J’y ai été il n’y a pas très longtemps et il est possible que certaines choses se mettent en place dans le courant de l’année 2012.
C’est une priorité pour moi car j’aimerais réellement me faire connaitre au Rwanda et y partager ma musique. Et qui sait, peut-être écrire un jour une chanson en Kinyarwanda.

IGIHE.com : Comment vis-tu ta célébrité ?

Jali : Ce n’est pas très difficile et en même temps ce n’est pas évident. A présent, je ne suis pas encore aussi célèbre que Johnny Hallyday. Mais cela n’empêche pas que quand je sors avec mes amis au théâtre ou au cinéma, je sais qu’il y a des gens qui me reconnaissent et qui me regardent. Je ne me sens pas toujours à l’aise comme avant. Le regard de mon entourage et de mes amis changent aussi. J’ai l’impression qu’on analyse plus ce que je fais et dis de manière différente.

IGIHE.com : Comment fais-tu alors pour gérer tout cela ?

Jali : Disons que moi, j’ai le sentiment de rester le même… C’est certain que j’ai grandi et je pense que j’ai aussi gagné en maturité. Quand on se lance dans la vie active, en l’occurrence dans la musique , qu’on est plus à charge de Maman et Papa, on est obligé de grandir. Je pense que c’est important j de rester fidèle à une certaine ligne de conduite et de garder certaines Valeurs, malgré le fait que tout autour de soi change.

IGIHE.com : Donc aujourd’hui tu vis de ta musique ?

Jali : Oui je vis de la musique. J’ai la chance de pouvoir en vivre même si la musique aujourd’hui, c’est un peu la crise du disque… et puis c’est encore le début mais je reste confiant.

IGIHE.com : Quelle le conseil que tu peux donner aux jeunes rwandais ou autres qui se cherchent encore dans ton domaine ?

Moi ce qui m’a plus aidé, même si c’est toujours le début de ma carrière, c’est de garder à l’esprit qu’il faut avoir les objectifs et se donner les moyens d’y arriver. Il faut aussi de la rigueur, il faut travailler dur parce que c’est un domaine où tu rencontres des gens très organisés. De plus, depuis un an, je sors moins, je n’ai plus autant de temps libres qu’avant.

IGIHE.com : Le Nom « Jali », tu l’as choisi comment, que cela signifie-t-il ?

Jali : Le Nom Jali vient d’une colline de Kigali. Même si je suis né à Butare (province du Sud), c’est pour moi un symbole de mes origines. C’est important pour moi de savoir d’où je viens et où je vais. Je porte mes origines rwandaises avec fierté.

IGIHE.com : Librement ?

Jali : J’aimerai dire merci à tous ceux qui me soutiennent et qui me suivent depuis le début. J’espère de tout cœur que les rwandais ou non-rwandais puissent voir en moi une source de motivations pour aller de l’avant, puisque c’est possible… Mais la route est encore longue !

Aimable karirima inrviewant Jali à Bruxelles
Jali au Studio

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