La CPI condamne l’ex-chef de milice congolais Katanga à 12 ans de prison

Redigé par afp
Le 23 mai 2014 à 11:58

La Cour pénale internationale a condamné vendredi l’ancien chef de milice congolais Germain Katanga à 12 ans de prison pour avoir contribué à détruire un village en République démocratique du Congo.
"La chambre fixe une peine unique de 12 ans d’emprisonnement", a déclaré le juge Bruno Cotte, soulignant que le temps déjà passé en détention préventive, à savoir près de 7 ans, sera déduit de la peine prononcée.
Début mars, les juges de la CPI avaient conclu que Germain Katanga, 36 ans, s’était rendu coupable de (...)

La Cour pénale internationale a condamné vendredi l’ancien chef de milice congolais Germain Katanga à 12 ans de prison pour avoir contribué à détruire un village en République démocratique du Congo.

"La chambre fixe une peine unique de 12 ans d’emprisonnement", a déclaré le juge Bruno Cotte, soulignant que le temps déjà passé en détention préventive, à savoir près de 7 ans, sera déduit de la peine prononcée.

Début mars, les juges de la CPI avaient conclu que Germain Katanga, 36 ans, s’était rendu coupable de complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité en facilitant et coordonnant l’approvisionnement en armes des membres de sa milice en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), dont différents groupes armés se disputent les richesses naturelles.

"La chambre considère que la peine a deux fonctions importantes : le châtiment et une manière de reconnaître le préjudice et les souffrances des victimes", a expliqué le juge Cotte, évoquant l’attaque de Bogoro.

Le 24 février 2003, les troupes de Germain Katanga avaient lancé l’attaque aux petites heures du matin, pillant, violant les femmes et tuant 200 personnes environ, par balle ou à la machette.

Surnommé Simba (le lion) pour sa férocité, Germain Katanga était le commandant des Forces de résistance patriotiques en Ituri (FRPI), une milice créée fin 2002 avec un soutien ougandais dont de nombreux membres, des ethnies lendu et ngiti, sont soupçonnés d’avoir participé à des massacres à caractère ethnique dirigé contre des Hema, une autre ethnie de la région.

Pour décider de la peine, les juges ont retenu le caractère ethnique de l’attaque et sa férocité : "la localité s’est retrouvée jonchée de cadavres", a affirmé le juge.

La participation du condamné au processus de paix après les hostilités, sa collaboration aux procédures de la Cour, et son implication dans sa vie familiale (il est père de 6 enfants, dont certains en bas âge), ont par contre joué en faveur d’une réduction de la sentence.

Le procureur avait exigé une "peine lourde et efficace", entre 22 et 25 ans.

Le premier condamné de la CPI, Thomas Lubanga, avait été condamné à 14 ans de prison pour avoir enrôlé et utilisé des enfants soldats. Le procureur avait requis une peine de trente ans contre M. Lubanga.

La CPI, entrée en fonction en 2003, est le premier tribunal pénal international permanent chargé de poursuivre les auteurs présumés de génocides, crimes contre l’humanité et crimes de guerre.

mbr/sba


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