Une des tâches les plus importantes, mais également les plus difficiles du gouvernement du Premier ministre Augustin Matata Ponyo, sera de mettre fin à la situation de guerre qui règne actuellement dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC.
En effet, à côté des défis économique et social, le Premier ministre Matata Ponyo doit aussi relever le défi sécuritaire, notamment dans l’est de la RDC qui reste encore et toujours une zone explosive, mieux une poudrière dans la région des Grands Lacs.
Depuis le 29 avril dernier, de violents combats opposent dans le Masisi (est), les Forces armées de la RDC (FARDC) aux soldats en rébellion, fidèles au général Bosco Ntaganda. Les soldats insurgés n’apprécient pas la décision du président Joseph Kabila de livrer le général Bosco Ntaganda à la Cour Pénale Internationale (CPI).
En outre, ces soldats refusent toute permutation décidée par l’état-major des FARDC pour mettre fin à la pratique du business et du trafic de minerais auxquels se livrent plusieurs officiers et soldats des FARDC.
Lors de son séjour à Goma, en avril, le président Joseph Kabila a demandé aux officiers qui se livrent au trafic de matières premières dans l’est du pays de soit, rester dans l’armée, soit retourner à la vie civile.
Le président congolais, soucieux certainement de redorer son blason terni par la protection du général Bosco Ntaganda, a annoncé sa volonté de voir l’arrestation de ce dernier.
Ce général, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, est recherché par la Cour Pénale Internationale (CPI). Le message du président Joseph Kabila n’est pas de nature à plaire tous ceux qui, de loin ou de près, se livrent aux pillages de richesses minières de l’Est de la république démocratique du Congo.
A la première loge se trouve le général Bosco Ntaganda et ses hommes en armes, qui se sont décidés de se rebeller et d’être en guerre contre les FARDC.
Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR en sigle), les affrontements entre les FARDC et les soldats mutins, fidèles à Bosco Ntanganda, ont provoqué l’exode de plus de 500.000 personnes vers des zones non touchées par les violences.
UNE GUERRE CHRONIQUE
Le Nord-Kivu, notamment la région de Goma, est devenue depuis le début des années 90 une zone de non état, une sorte de jungle où « la loi du plus fort est toujours la meilleure », une région où seule la logique de guerre et de violences est de mise.
Dans cette région où se trouvent concentrées des richesses minières de grande valeur telles que l’or, le coltan, le diamant, la cassitérite, le bois de qualité, le charbon, le platine etc. Des groupes armés, notamment les rebelles des FDLR, les Maï Maï, mais aussi certains officiers des FARDC se livrent au trafic de minerais, sans oublier le trafic d’armes et de munitions qui alimentent les conflits dans cette partie de la région des Grands Lacs.
L’opération « Amani Leo » (en swahili « la paix maintenant »), lancée conjointement par les FARDC et la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC, la MONUSCO, en sigle, n’a pas permis de ramener la paix et l’ordre dans le Nord-Kivu. Et surtout de mettre fin à cette activité de business qui alimente le conflit au Nord Kivu.
RESTAURER L’AUTORITE DE L’ETAT
Pour un grand nombre d’observateurs, seul les efforts et la volonté du gouvernement de Matata Ponyo de restaurer l’autorité de l’Etat dans l’est du pays, avec la mise en place des institutions fortes et disciplinées, peut mettre un terme à cette situation de chaos chronique que connaît la région du Nord-Kivu. En outre, les autorités congolaises doivent manifester clairement la volonté d’arrêter Bosco Ntaganda et sa bande armée qui sèment la terreur dans cette partie du pays. Au lieu de faire que de simples déclarations d’intention.
Enfin, les éléments d’infanterie légère des FARDC (Forces de réaction rapide formées par l’armée américaine dans le cadre d’Africom) basés à Kisangani, doivent intervenir dans la région du Nord-Kivu pour mettre hors d’état de nuire tous ceux qui se livrent aux pillages de richesses de la RDC et au trafic d’armes.
Cette force a d’ailleurs réussi à réduire sensiblement les attaques meurtrières des rebelles de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) dans le nord-est de la RDC.
La pacification de l’est du pays doit aussi avoir une dimension régionale.
C’est la raison pour laquelle les pays de la région, en l’occurrence le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda doivent mettre leurs armées à contribution et travailler en synergie avec les FARDC et la MONUSCO, pour neutraliser les groupes armés et autres forces négatives qui sèment la mort et la désolation dans l’est de la RDC.
Ces opérations conjointes vont, à coup sûr, mettre aussi fin au « commerce de la mort » dans la région du Kivu, qui demeure aujourd’hui encore une véritable plaie ouverte sur l’Afrique.
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