« Les protestations ont changé : ce ne sont plus des manifestants mais des soldats, qui ont déserté les rangs de l’armée régulière et savent très bien manier leurs armes. Ils ont commencé à conduire des incursions dans les quartiers de Gitega et de Ngozi. Ils augmentent et s’organisent mieux de jour en jour »,

ont déclaré à la MISNA des sources contactées au Burundi, pour décrire l’atmosphère qui règne dans ce pays, où le mécontentement à l’égard du président Pierre Nkurunziza semble être entré dans une nouvelle phase.

La famille de Nkurunziza serait déjà en fuite vers l’étranger depuis ce dimanche soir.

L’insatisfaction et l’agitation enregistrées dans les rangs des militaires dérivent de l’absence de versement de leurs salaires depuis des mois. Or, cette situation découle de la réduction des aides décidée par plusieurs pays européens bailleurs de fonds, alors que le gouvernement « ne peut compter sur d’autres financements », selon les informations reçues par la MISNA.

Des témoignages collectés dans la capitale Bujumbura indiquent que la situation actuelle a mis en alerte les autorités et le président Nkurunziza serait lui-même sur le point de quitter le pays. Selon plusieurs sources contactées par la MISNA, ce vendredi matin encore, le chef de l’État se trouvait au palais présidentiel, mais ces mêmes interlocuteurs évoquent une situation encore en évolution.