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Le typhon Haiyan aurait fait 10.000 morts aux Philippines

Redigé par Yahoo France
Le 10 novembre 2013 à 03:39

A Tacloban, dans le centre des Philippines. Le typhon Haiyan, l’un des plus puissants jamais enregistrés, a fait au moins 10.000 morts dans le centre des Philippines, selon un bilan policier non confirmé, tandis que des villages entiers, noyés sous les vagues, étaient rayés de la carte.
Photo prise le 10 novembre 2013/REUTERS/Romeo Ranoco
Le cyclone a détruit 70 à 80% des régions qu’il a traversées vendredi et samedi dans la province de Leyte, a indiqué le commissaire Elmer Soria.
Les secours (...)

A Tacloban, dans le centre des Philippines. Le typhon Haiyan, l’un des plus puissants jamais enregistrés, a fait au moins 10.000 morts dans le centre des Philippines, selon un bilan policier non confirmé, tandis que des villages entiers, noyés sous les vagues, étaient rayés de la carte.

Photo prise le 10 novembre 2013/REUTERS/Romeo Ranoco

Le cyclone a détruit 70 à 80% des régions qu’il a traversées vendredi et samedi dans la province de Leyte, a indiqué le commissaire Elmer Soria.

Les secours d’urgence ont du mal à atteindre les villages ravagés le long de la côte. Les habitants hébétés sont à la recherche de leurs proches disparus ou en quête de vivres.

"Les gens qui marchent, on dirait des zombies à la recherche de nourriture", raconte Jenny Chu, étudiante en médecine à Leyte. "On se croirait dans un film."

Le Programme alimentaire mondial a annoncé l’envoi par avion de 40 tonnes de biscuits énergétiques, assez pour nourrir 120.000 personnes pour une journée, ainsi que des fournitures d’urgence et des équipements de télécommunications.

La plupart des morts semblent avoir été causées par la montée des eaux charriant des débris décrite par plusieurs personnes comme ressemblant à un tsunami, avec des maisons rasées et des milliers de personnes noyées.

Des vents atteignant 313 km/h avec des points à 378 km/h ont été enregistrés et la montée des eaux a englouti des localités situées jusqu’à un kilomètre à l’intérieur des terres.

"Nous avons eu une réunion la nuit dernière avec le gouverneur et les autres responsables. Le gouverneur a dit que selon les estimations, 10.000 personnes sont mortes", a déclaré le commissaire Soria. "Les dégâts sont énormes."

Dans un précédent bilan, les autorités évoquaient plus de 1.200 morts, dont mille dans la seule province de Leyte. Ni l’agence nationale des secours ni le gouvernement n’ont confirmé le nouveau décompte.

Plus de 330.000 personnes ont été déplacées et 4,3 millions touchées d’une manière ou d’une autre par le typhon dans 36 provinces, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (BCAH).

ÉVACUATIONS MASSIVES AU VIETNAM

Le typhon, qui a traversé d’est en ouest l’archipel philippin, s’est nettement atténué en approchant dimanche les côtes du Vietnam, où des évacuations massives ont été ordonnées.

Les autorités ont fait état de la mort de six personnes et évoqué plusieurs dizaines de blessés par les vents violents qui se sont abattus sur le centre du pays à l’approche du cyclone.

Selon le site du gouvernement, 883.000 personnes dans onze provinces du centre du Vietnam ont été déplacées vers des zones plus sûres. Bien que plus faible, le typhon devrait provoquer pluies torrentielles, inondations et glissements de terrain en remontant en direction de la mer de Chine méridionale.

Aux Philippines, située dans la province de Leyte, à 580 km au sud-est de Manille, la ville de Tacloban, qui compte 220.000 habitants, a subi les plus gros dégâts.

Le typhon a laissé dans son sillage des zones inondées où flottent des cadavres, des routes encombrées par les chutes d’arbres ou de pylônes, des maisons détruites.

Une ressortissante australienne d’origine philippine, Mila Ward, était sur l’île de Leyte, pour rendre visite à sa famille, lorsque le cyclone a balayé la région. Elle dit avoir vu des centaines de corps dans les rues "recouverts de draps, de couvertures, de plastique. C’étaient des femmes et des enfants".

"Vu d’un hélicoptère, on voit l’étendue de la dévastation. A partir du rivage et jusqu’à un kilomètre à l’intérieur des terres, il n’y a plus une structure debout. C’était comme un tsunami", a déclaré le ministre de l’Intérieur Manuel Roxas. "Je ne sais pas comment décrire ce que j’ai vu. C’est terrifiant."

Des témoins racontent des scènes de pillages dans plusieurs magasins à Tacloban. Les voies de communication coupées rendent difficile l’acheminement de l’eau et de la nourriture.

Des camions chargés de vivres et de tentes ont été pris d’assaut sur un pont à Leyte, raconte le président de la Croix-Rouge des Philippines Richard Gordon.

"ON DIRAIT LA FIN DU MONDE"

Tecson John Lim, un responsable de la municipalité de Tacloban, déclare que la ville n’a récupéré que 300 à 400 corps mais juge plausible le bilan de 10.000 morts.

"Les morts sont dans les rues, dans leurs maisons, ils sont sous les gravats, ils sont partout", a-t-il dit.

Les dégâts s’étendent bien au delà de Tacloban. La quasi-totalité des Visayas serait touchée. C’est une des trois grandes régions de l’archipel philippin comprenant d’importantes îles et notamment Leyte, Cebu et Samar.

Baco, ville de 35.000 habitants dans la province du Mindoro Oriental, est à 80% sous l’eau, signalent les Nations unies.

Les autorités n’ont pas encore pu contacter Guiuan, ville de 40.000 habitants qui a été la première touchée par le typhon.

De nombreux touristes se retrouvent coincés. Nancy Chan, venue de Chine en voyage d’affaires à Tacloban, raconte que l’eau de mer est montée jusqu’au deuxième niveau de son hôtel. Elle dit avoir marché trois heures dans la boue et les débris pour atteindre l’aéroport et pouvoir être évacuée par l’armée.
"On dirait la fin du monde", dit-elle.

L’aéroport de Tacloban a été pratiquement détruit par la montée des eaux qui ont envahi les lieux, détruisant les vitres de la tour de contrôle, rasant le terminal et renversant les véhicules garés à proximité. Selon Efren Nagrama, directeur de l’aéroport, le niveau des eaux est monté de quatre mètres.

"C’était comme un tsunami. Nous nous sommes échappés par les fenêtres et je me suis accroché à un pylône pendant une heure pendant que la pluie, le vent, les eaux de mer balayaient l’aéroport. Une partie du personnel a survécu en s’agrippant à des arbres. J’ai prié très fort tout le temps, jusqu’à ce que les eaux refluent", a-t-il témoigné.

La situation est d’autant plus compliquée que les agences humanitaires sont déjà occupées par deux grosses opérations de secours depuis un séisme de magnitude 7,2 le mois dernier dans la province centrale de Bohol et le conflit dans la province méridionale de Zamboanga, qui a fait de nombreux déplacés.

Jean-Stéphane Brosse et Danielle Rouquié pour le service français


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