C’était un weekend de Pâques pas comme les autres pour les chrétiens de Garissa, quelques jours après l’attaque contre son université qui a coûté la vie à près de 150 étudiants. Il faut se souvenir que déjà en 2012, dans cette même ville, deux églises avaient été visées par les shebabs.
Des attaques qui avaient fait une quinzaine de morts et une quarantaine de blessés. A l’Africa Inland Church de Garissa, l’une des deux églises endeuillées en 2012, on a appris à vivre avec ce climat de menace permanente. Cette église se trouve à quelques dizaines de mètres de l’enceinte de l’université.
A l’entrée de l’église, un garde fouille les gens à leur entrée. Grille fermée, détecteur de métaux à la main, c’est un jeune garde de sécurité privé qui accueille les fidèles en ce dimanche pascal. Il ne s’agit pas de mesures particulières. Depuis 2012, l’église de l’Africa Inland Church de Garissa s’est non seulement dotée de ce gardien, mais des policiers viennent aussi tous les dimanches pour assurer la sécurité lors de la messe.
Etant donné l’attaque de jeudi et les nouvelles menaces des shebabs, le pasteur Eliud a réclamé une protection supplémentaire : « Les autorités locales m’ont promis une sécurité renforcée à cause de ce qui s’est passé. Donc on attend ces renforts. On les attend. Ils sont censés arriver bientôt. »
Le Pasteur Eliud voulait empêcher les membres de sa congrégation de rentrer dans l’église avant l’arrivée de la police. Mais celle-ci se fait attendre. Il n’a d’autres choix que de les laisser commencer à célébrer Pâques. Après le drame de 2012, près de la moitié de la congrégation a préféré quitter la ville, Titus Musioka, déjà sacristain à l’époque, est toujours là : « A l’époque quand nous avons été attaqués, je m’attendais vraiment à ce que le toit de notre église s’effondre sur nous et qu’on meurt tous à l’intérieur. Mais j’ai survécu. Je savais que j’allais me remettre de mes blessures et que je l’allais rester ici à Garissa. Si je meurs ici, pas de problème. Mais je prie, nous prions tous également pour avoir la protection de l’Etat. »
Les policiers ont mis près d’une heure à arriver, et les renforts promis - eux - ne sont jamais arrivés.
Avec RFI
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