Si tout le monde faisait comme cette franco-rwandaise, Sonia Rolland, Miss France 2000, il y a longtemps que toute la lourdeur de la triste histoire rwandaise de 1994 serait comme un lointain mauvais plaisir.
Elle se bat bec et ongles pour son association de charité Maisha Africa afin de venir en aide aux rescapés du génocide Tutsi de 1994.
Elle a fait ce choix autant qu’elle aurait pu faire un autre. Ce projet de satisfaire les rescapés ne fut-ce que ceux d’un seul coin ’’Ntarama’’ dans le Bugesera à quelques 30 minutes de Kigali, la capitale ; est gigantesque.
Elle pourra remuer ciel et terre, il lui sera difficile de venir à bout des défis causés par les violations impensables que ces rescapés, autant qu’ elle, ont subi.
Pourtant elle peut continuer cette lutte pour le semblant bien-être de ses frères d’infortune restés sur les lieux de ce crime contre l’humanité.
Elle peut aussi se lancer dans le combat de réveiller la communauté internationale pour cette histoire délibérément oubliée de compensation et réparation financières des droits de ces rescapés.
N’est-elle pas étonnée autant que les autres rescapés de voir que la lutte contre les négationnistes de ce génocide ne se fait qu’au politique et au judiciaire uniquement répressif et non réparateur que ce soit à Kigali, Arusha, Bruxelles, Paris, Bonn, Montréal, Oslo, Helsinki...?
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Sonia Rolland va pouvoir mener à bien son projet d’école au Rwanda, grâce aux 31 400 € généreusement octroyés par les donateurs.
La Miss france 2000 n’en revenait pas hier après-midi, quand les enchères ont flirté avec la barre symbolique des 30 000 €. Pour Sonia Rolland qui préside l’association, Maïsha Africa, cette somme représentait énormément de choses.
On le sait, la Clunysoise n’était pas une présidente de circonstance, car c’est bien elle qui a créé cette association pour venir en aide aux orphelins, victimes du génocide rwandais.
Sonia Rolland, ici dans les bras de l’acteur Antoine Duléry, a largement contribué au succès de cette vente des vins. Photo LBP
Cette cause, elle la porte dans sa chair, de par son histoire personnelle, puisqu’elle a échappé de peu au massacre. En prenant le micro à l’heure de la vente de cette pièce de charité, elle était émue. Ses proches nous avaient confié qu’elle avait même une sorte de trac, car l’enjeu était de taille pour elle :
« Il nous faut 30 000 € pour construire cette école à Ntarama, où 5 000 personnes ont été assassinées, alors qu’elles s’étaient réfugiées dans l’église. On a déjà réhabilité 36 maisons avec les « enfants chefs de famille ».
C’est comme cela qu’ils s’appellent, car ce sont eux qui ont pris toute la responsabilité de leur famille, avec la disparition de leurs parents.
J’espère que cette vente va permettre d’établir un pont entre le Rwanda et la France. J
e veux aider ces enfants qui m’ont acceptée comme marraine, car ils ont perdu confiance dans les adultes. »
En quinze minutes
Cet appel a été largement entendu et en moins de quinze minutes, cette pièce de Nuits-Saint-Georges 1 er cru Les Rues de Chaux a atteint 31 400 €, sous l’insistance de Jean-Claude Alexandre, premier adjoint de Nuits-Saint-Georges et directeur de la MFR d’Agencourt qui surenchérissait pour le compte de nombreux donateurs qui s’étaient regroupés.
Les enchères avaient débuté à 10 000 € et tout de suite, le comédien Antoine Duléry a improvisé des sketchs pour faire monter la pression.
À 20 000 €, Sonia Rolland a lancé un cri du cœur : « Il en faut plus ! » et M e Herry faisait rallumer une nouvelle bougie.
Sur le coup de l’émotion, Sonia Rolland a promis de baptiser cette future école du nom de Nuits-Saint-Georges, avec le nom de la personne. C’est donc un peu plus qu’il n’en fallait pour mener à bien son projet :
« On va se lancer dans les devis de chantier tout de suite et la construction devrait commencer en juin. Je pense qu’il faudra bien un an pour arriver à son terme. L’an prochain, je reviendrai pour montrer des images de cette école. »
En l’espace de quelques minutes, Sonia Rolland, première métisse à devenir Miss France et petite fille du Rwanda a su toucher le cœur des Nuitons.
Avec une Introduction de Jovin Ndayishimiye
IGIHE
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