Plaidoyer pour la libération immédiate des quatre jeunes arrêtés et emprisonnés à MPIMBA

Redigé par Libérat NTIBASHIRAKANDI
Le 15 avril 2015 à 01:46

Le Burundi traverse une période critique, marquée par des tensions nées de la volonté manifeste du Président Pierre Nkurunziza de rempiler pour un troisième mandat.
Les partis politiques de l’opposition et un bon nombre de membres influents du parti du Président, les membres de la société civile, les confessions religieuses en particulier l’Eglise Catholique, les USA, l’Union Européenne, l’Union Africaine, la Tanzanie, la majorité des membres de la Diaspora Burundaise, etc. se sont déjà exprimés pour (...)

Le Burundi traverse une période critique, marquée par des tensions nées de la volonté manifeste du Président Pierre Nkurunziza de rempiler pour un troisième mandat.

Les partis politiques de l’opposition et un bon nombre de membres influents du parti du Président, les membres de la société civile,
les confessions religieuses en particulier l’Eglise Catholique, les USA, l’Union Européenne, l’Union Africaine, la Tanzanie, la majorité des membres de la Diaspora Burundaise, etc. se sont déjà exprimés pour fustiger cette intention présidentielle de briguer un troisième mandat qui viole l’Accord d’Arusha et la Constitution burundaise.

Le Président de la République est aujourd’hui un homme isolé et qui s’entête à s’accrocher au pouvoir. Cet isolement du Chef de l’Etat et de ses quelques ménestrels qui soutiennent mordicus son troisième mandat a provoqué un énervement qui se traduit par des dérapages de tous ordres : un discours volontairement va-t’en guerre, des menaces d’assassinats ou d’emprisonnements de tous les leaders ayant des capacités de mobilisation de leurs compatriotes et de tous ceux qui sont opposés au troisième mandat, etc..

Les premières victimes de cette colère présidentielle sont les membres influents du CNDD-FDD au pouvoir qui, pour avoir eu le culot de s’insurger contre ce mandat de tous les dangers, ont perdu leur travail et ont été chassés de leur famille politique.

D’autres innocents sont au noir, notamment le capitaine Evariste Nkuyehasi, chargé de la sécurité du Général Major Niyombare Godefroid et les 4 jeunes dont deux représentants des étudiants de l’Université du Burundi arrêtés dimanche et conduits à Mpimba ce mardi 14 avril 2015.

Tous les cinq ont été arbitrairement arrêtés dans des endroits différents et sont accusés d’« outrage à chef de l’état ».

Comme par hasard, les deux étudiants, en l’occurrence Jean Bosco Nibizi et René Nshimirimana sont des représentants des étudiants et grands mobilisateurs contre le troisième mandat à l’Université du Burundi.

Ceci explique bien cela. Car à y regarder de très près, cet emprisonnement serait d’une part, une vengeance après que les étudiants de l’Université aient organisé une contre-manifestation samedi le 11 avril 2015 en huant au passage ceux qui se rendaient à la manifestation soutenant le troisième mandant de Pierre Nkurunziza et d’autre part, une provocation des étudiants qui rentre dans le plan de fermer l’Université du Burundi et de chasser les étudiants des homes et de Bujumbura avant que le Président Pierre Nkurunziza n’annonce sa candidature.

L’emprisonnement de ces jeunes est un acte abject, barbare et indigne. Une maladresse de trop pour le régime finissant de Pierre Nkurunziza. La place des jeunes qui n’ont commis aucune infraction n’est pas à Mpimba mais bien dans les classes ou dans les amphithéâtres.

Suite à cette injustice, je compatis avec ces quatre jeunes qui ont rejoint d’autres jeunes, étudiantes et étudiants qui ont cru à la démocratie et qui se sont retrouvés dans les geôles de Mpimba. Je les encourage à rester courageux car beaucoup de Burundais, patriotes et épris de liberté sont de cœur avec eux.

J’exhorte les hautes autorités du pays à les libérer dans l’immédiat et sans aucune condition. Manifestement, il y a risque que le Burundi s’embrase suite à l’injustice qui est devenue un mode de gouvernement.

L’injustice engendre la frustration et la frustration engendre la violence. Je ne le souhaite pas aux Burundais.

Je lance un appel pressant aux autorités de l’Université du Burundi et à l’ensemble de la communauté universitaire de rester solidaires avec les deux représentants des étudiants, de plaider et d’exiger leur libération immédiate.

J’en profite aussi pour demander aux étudiants de l’Université du Burundi de ne pas oublier leurs camarades, de continuer la lutte pour obtenir leur libération dans le calme et dans le strict respect de la loi. La prudence s’impose pour ne pas tomber dans le piège de ceux qui souhaiteraient fermer l’Université du Burundi.

Aujourd’hui, la nation est sérieusement en danger. La gravité de cette situation exige que tous les patriotes et démocrates burundais sans distinction d’âge, de sexe, de religion, d’appartenance politique, régionale ou ethniques se donnent comme objectif de changement radical de cap dans la gouvernance démocratique et socio-économique à l’issue des prochaines élections.

Ce changement de cap est possible à la seule condition que tous les Burundais comprennent la nécessité de s’investir et de participer activement dans un vaste mouvement de changement autour d’un projet unique qui consiste à « redonner de la dignité et de la grandeur au Burundi qui en perd de plus en plus. De contribuer à asseoir une démocratie véritable, faire du Burundi un Etat de droit dans lequel tous les citoyens ont un mot à dire, dans lequel les droits et libertés sont respectés et la dignité du pays est défendue aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Mettre fin à l’impunité et défendre le pays contre toutes sortes de menaces qui risquent de l’affaiblir et contre lesquelles il n’est pas défendu pour le moment : manipulation de la justice, détournements, corruption, refus des libertés et des droits, pillages, braderie, divisions, appauvrissement, maladies, famine, chômage des jeunes, manipulation des juges, une insécurité entretenue et permanente. De relancer l’économie et de restaurer la confiance des bailleurs. De réconcilier les Burundais en paroles et en actes, etc. ».

A la jeunesse burundaise dans son ensemble de préparer son avenir qui passe immanquablement par le changement de cap au Burundi dans sa gouvernance sécuritaire, économique, démocratique et politique.

Mobilisez-vous et encadrez bien vos parents pour un véritable sursaut national et un changement radical qui aura comme seul objectif de sauver la Patrie en danger.

Burundaises et Burundais, n’ayez pas peur, le changement radical de cap c’est maintenant, demain ça sera trop tard.


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