Les Nations unies ont donné deux semaines à la République démocratique du Congo (RDC) pour remplacer deux généraux accusés de violations de droits de l’homme et qui ont été nommés pour diriger une opération militaire soutenue par l’ONU, selon un responsable onusien.
Lors d’une rencontre vendredi à Addis Abeba, des responsables de l’ONU ont indiqué au ministre congolais des Affaires étrangères Raymond Tshibanda que les deux généraux devaient être remplacés d’ici le 13 février, faute de quoi les Nations unies retireront leur soutien à l’opération.
Un responsable de l’ONU a indiqué mercredi avoir dit au ministre : "Si vous gardez ces hommes, nous n’allons pas être en position de vous aider". "C’est une décision qu’ils doivent prendre. Sinon, ça va être un obstacle majeur", a-t-il expliqué à des journalistes au siège de l’ONU à New York, sous couvert d’anonymat.
Après plusieurs semaines de pressions étrangères, l’armée congolaise a annoncé le 29 janvier le lancement d’une opération contre ces miliciens des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), dont plusieurs chefs sont recherchés par la justice internationale pour leur participation présumée au génocide de 1994 contre les Tutsi dans leur pays.
La Mission de l’ONU au Congo (Monusco), forte de 20.000 personnes, travaillait avec Kinshasa à la mise au point d’une opération conjointe. Mais, à la surprise de tous, l’armée congolaise a décidé de lancer l’opération sans l’ONU.
L’armée a indiqué que les généraux Bruno Mandevu et Sikabwe Fall mèneraient l’offensive. Or ils figurent sur une liste, établie par la Monusco, d’officiers indésirables pour leur responsabilité ou leur complicité présumées dans de graves violations des droits de l’homme.
Selon le responsable onusien, un accord avait été trouvé avec les autorités de Kinshasa afin que les généraux conduisant les opérations ne présentent pas de mauvais bilan en matière de droits de l’homme.
"Lorsque les opérations ont été annoncées, nous avons découvert la nomination des deux généraux qui sont des généraux +rouge+ —des personnes que nous savons avoir été très impliquées dans des violations massives (de droits de l’homme), donc c’est inacceptable", a-t-il relevé.
Malgré l’annonce du lancement des opérations, il semble qu’aucune action n’ait encore été conduite sur le terrain, selon ce même responsable onusien.
Avec AFP
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