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Rwandais à l’assaut du Secteur minier rwandais à hautes potentialités de profits

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 9 septembre 2014 à 09:25

Le secteur minier rwandais ambitionne-t-il de faire rentrer des recettes autant ou plus que le secteur touristique ? Qui sont les intervenants dans ce secteur et quels sont les défis auxquels ils font face ? La question de pillage des ressources minières congolaises pèse-t-elle toujours sur le Rwanda considéré comme parent pauvre à côté du scandale géologique congolais ?
Le Rwanda autant que ses voisins congolais et burundais ont été régis en monopole en matière d’exploration, d’exploitation et (...)

Le secteur minier rwandais ambitionne-t-il de faire rentrer des recettes autant ou plus que le secteur touristique ? Qui sont les intervenants dans ce secteur et quels sont les défis auxquels ils font face ? La question de pillage des ressources minières congolaises pèse-t-elle toujours sur le Rwanda considéré comme parent pauvre à côté du scandale géologique congolais ?

Le Rwanda autant que ses voisins congolais et burundais ont été régis en monopole en matière d’exploration, d’exploitation et d’exportation minières par de grosses compagnies occidentales essentiellement belges dont la SOMINKI (Société Minière du Kivu dans l’Est de la RDC ou la Gécamine au Katanga) et SOMIRWA (Société des Mines du Rwanda, 1982) et MINETAIN (Société des Mines d’Etain du Ruanda-Urundi, 1928), SOMUKI (Société Minière de Muhinga et Kigali, 1924).

La donne des années 1980 étant révolue, la politique de libéralisation du secteur rendue possible par la privatisation des Mines appartenant à l’Etat rwandais, a permis à une pléthore d’investisseurs rwandais d’aller à l’assaut de ce secteur. A ce jour on recense plus de 500 sociétés minières de droit rwandais opérant sur l’ensemble du territoire rwandais.

« Au vu de faibles moyens d’extraction avec lesquels nous avons commencé, nous venons de franchir un pas intéressant. Auparavant, on croyait que l’exploitation des mines était exclusivement l’affaire des Blancs. Le fait que le secteur est revenu aux prospecteurs rwandais, il y a de quoi s’en féliciter », a déclaré Gakuba, propriétaire d’une concession de plusieurs hectares. Il intervenait au cours d’une session d’échange d’informations entre investisseurs dans les mines et dirigeants de base des districts de la Ville de Kigali en mai dernier. Il y était question d’asseoir des stratégies viables pour faciliter ces investisseurs tout en leur recommandant de la grande discipline dans l’exploitation des mines.

Cette libéralisation tous azimuts du secteur minier rwandais vient-elle répondre au défi lancé par la Communauté internationale qui veut que le Rwanda soit pauvre dans son sous-sol, qu’il ne perçoit de grosses recettes d’exportations minières pillées chez son géant voisin congolais ?

« Le pays (Rwanda) est d’ailleurs le 4e producteur mondial de Coltan. Le secteur agricole quant à lui, génère plus de 70% des recettes d’exportation du pays. Pour les spécialistes d’Africa Diligence, il faudrait s’attendre à une croissance fulgurante de l’économie rwandaise aiguillonnée par l’essor de son secteur minier », lit-on dans Africa Diligence de mai 2014.
Les travaux d’exploration, de prospection et d’exploitation des sociétés minières rwandaises sont favorablement appuyés par les pouvoirs publics qui font tout pour faciliter la tâche de ces investisseurs dans les minerais rwandais.
Le journal en ligne Africa 7 du 25 février indique que « le Rwanda dispose d’immenses quantités de ressources minières non exploitées. Le pays pourrait se faire des recettes considérables en développant ce secteur.

D’après les derniers chiffres communiqués par le gouvernement rwandais, le pays a généré 196 300 000 dollars de recettes au cours des trois premiers trimestres de 2013, grâce à ses exportations de minerais. Le Rwanda exploite et traite l’extraction de divers minerais, entre autres l’or, l’étain, le coltan, et le tungstène.

Le rapport en question indique une croissance nette globale des exportations minières rwandaises. Ceci s’explique essentiellement par l’augmentation de la valeur du coltan, tant en termes de prix au kilogramme qu’en quantités exportées, soit une augmentation de 161% pour une valeur totale de 121,3 millions de dollars. La cassitérite, utilisée dans la fabrication de l’étain, des boîtes de conserve et des pâtes à polir, a également augmenté de 13% et rapporté au pays 50,5 millions de dollars tandis que les exportations de tungstène (ou Wolfram) ont généré 24 millions de dollars à raison d’une croissance de 7,4%. Ce minerais est utilisé principalement dans des applications électriques telles que les filaments d’ampoules, les tubes à rayons X ou encore dans les superalliages. »,

« Je m’appelle Ntabana John et gère plus de 600 Ha de mines de Ntabana Business Company . Je suis dans le secteur minier depuis plus de 15 ans, tour à tour gérant diverses sociétés minières dont ERO Trade International (2tonnes par jour de cassitérite 60%), RAP ltd (3T/j Wolfram 55%), Ets Kalinda (600 Kg/J- 9 T/mois de Cassitérite 80% et Wolfram 60%), General Mining Company (Or) et enfin Ntabana Business Company.

J’ai fondé une société de recherche géologique et d’Impact environnemental : MECA. Avec Ntabana Business Company, les investissements se monteront à 130 millions de francs de capital initial sur une concession de 200 ha Wolfram 55% de Kinyababa dans le district de Burera du Nord du pays et d’une autre de Cassitérite plus Coltan s’étendant sur 400 Ha dans le district de Gakenke.
Les Rwandais sont maintenant assez outillés pour mener des études et prospections géologiques avant de passer à l’étape d’exploitation de ces minerais.
Les Banques commencent nous faire confiance dans nos activités d’exploration minière.
 »

Mai dernier, au cours de la rencontre de ces investisseurs avec les dirigeants de la base communautaire des districts urbains Nyarugenge, Kicukiro et Gasabo, il a été discuté des mesures positives devant bénéficier les prospecteurs miniers rwandais dont, d’après les vœux de ces derniers, un fonds consistant pouvant financer les travaux.

« Nous avons un problème avec les banques commerciales de la place. Elles ne parviennent pas à nous accorder des fonds suffisants dont nous avons besoin. Il n’est pas facile de financer les entreprises d’extraction minière », se sont plaint les prospecteurs des mines qui disent que pour démarrer leurs activités, il ne leur faut pas moins de 100 millions de Frs de capital initial.
Vers la vraie indépendance économique du pays
Les prospecteurs miniers rwandais sont entrain de briser une certaine campagne internationale contre le Rwanda qui avance qu’il ne fait que piller les ressources naturelles congolaises.
« Nous Rwandais engagés dans ce secteur allons montrer, grâce au soutien des Pouvoirs publics qui mettrait à notre disposition un fonds ou mieux une banque des mines à des taux d’intérêt intéressants, que le Rwanda regorge de beaucoup de ressources minières. Comme nous sommes maintenant dans notre capacité, maîtres de notre sous sol, nous allons développer notre pays comme du jamais vu », a déclaré au sortir de la rencontre avec les dirigeants administratifs de District et secteurs, André Sehorana, un possesseur d’une concession de quelques centaines de milliers d’hectares du nord du pays. Il a montré par là que capitalisme rime avec nationalisme, que la chanson entonnée par le président Paul Kagame à propos de l’indépendance du Rwanda a beaucoup de tons. « Nous allons exporter davantage de pierres précieuses rwandaises et gagnerons beaucoup de devises pour prendre en main l’équilibre de la balance commerciale du Rwanda », s’est-il exprimé avec détermination.


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