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Appel à la conscience européenne sur son rôle dans le génocide contre les Tutsi

Redigé par Franck_Espoir Ndizeye
Le 12 avril 2024 à 03:26

Antonios Tashejian, rédacteur en chef (junior) de "The New Federalist", un webzine affilié aux Jeunes Fédéralistes Européens et basé à Bruxelles, incite à la conscience collective européenne sur son rôle historique au Rwanda. Il soutient que les Européens ont une "responsabilité collective" à faire du Rwanda "un paradis sur terre". Cette position souligne la dette morale que l’Europe doit à ce pays, suite au génocide perpétré contre les Tutsi qui a coûté la vie à plus d’un million de victimes et aux "péchés européens".

Tashejian, écrivain, chercheur et étudiant diplômé en géopolitique, se spécialise sur les questions de nationalisme, d’identité, d’appartenance, de conflits ethno-politiques et de massacres de masse, de pouvoir et de mémoire.

Dans son article daté du vendredi 12 avril 2024, il exprime un sentiment de culpabilité collective des Européens concernant les événements historiques au Rwanda.

Il a déclaré : "En tant qu’Européens, nous avons la responsabilité collective de garantir que le Rwanda devienne un paradis sur terre. Nous le devons à la mémoire de tous ceux qui sont morts à cause de nos péchés européens. Le Rwanda mérite mieux."

"Les Européens ont envahi et colonisé cette terre, ont créé des divisions ethniques artificielles parmi le peuple, ont refusé d’intervenir pour arrêter les tueries et utilisent aujourd’hui prétendument leur remords pour accroître leur influence dans la région," a-t-il souligné, critiquant sévèrement les actions passées de l’Europe.

Tashejian revient sur la position française vis-à-vis du Rwanda, mentionnant que l’influence française en Afrique francophone décline, nécessitant de solides alliances sur le continent.

La France cherche, selon lui, à établir de bonnes relations avec le Rwanda pour avancer ses intérêts, en affirmant "Bien que ce ne soit sûrement pas la première fois qu’un État utilise l’identité, les affinités et les événements historiques comme moyens d’influencer les relations actuelles…"

Le rédacteur s’attarde sur la genèse du génocide perpétré contre les Tutsi en 1994 au Rwanda, une tragédie qui s’est déroulée sous les yeux du monde entier. Il allègue que "les États-Unis, le Royaume-Uni et la France étaient au courant des tueries de masse mais ont choisi de ne pas intervenir pour y mettre fin."

Ses analyses évoquent toujours l’œuvre des colonisateurs européens qui ont su manipuler la conscience humaine des Africains avec leur politique "Divide et impera", un mot latin qui se traduit par "diviser pour régner". C’est une stratégie qui consiste à semer la discorde au sein de groupes adverses pour les rendre plus faciles à contrôler ou à vaincre, en les empêchant de s’unir contre une menace commune ou un pouvoir dominant.

Lorsque les Allemands ont envahi le Rwanda-Urundi, à la fin du XIXe siècle, ils ont divisé le peuple du "pays des mille collines" en trois nouvelles catégories ethniques : les Tutsi, les Hutu et les Twa. Le consensus académique général est que cette division est erronée et une pure invention européenne. Les théories raciales pseudo-scientifiques européennes ont exemplifié ces divisions après que la Société des Nations a octroyé à la Belgique, en 1916, le statut de "Territoire sous tutelle".

La Belgique a poursuivi l’héritage allemand en maintenant ces divisions pseudonymes (artificielles) dans sa nouvelle colonie dans un effort systématique pour semer la division raciale, qui reposait en fait sur le statut socio-économique précolonial.

"En Urundi comme au Rwanda, le mélange de la population est plus intéressant que celui de la flore et de la faune. On y trouve trois éléments, tout à fait différents du point de vue anthropologique et culturel, mais qui vivent côte à côte ou plutôt

Dans un rapport hiérarchique séparés de façon relativement rigoureuse et qui, regroupés de la sorte, ont constitué au fil des siècles une communauté politique et sociale solide," (Hans Meyer 1985 :15).

Nous ne pouvons pas revenir sur tous les écrits de Hans Meyer qui témoignent bien de la naissance de la haine et de la division inter-Rwandais et qui constituent les actes de l’idéologie génocidaire, qui ont abouti au déclenchement du Génocide perpétré contre les Tutsi en 1994 au Rwanda.

Tous étaient au courant, le réaffirme encore le rédacteur en chef junior de ce média belge, mais revient à se demander pourquoi personne n’a pu essayer d’arrêter ces crimes contre l’humanité.

Le président Macron a également affirmé, en ses propres mots, évoquant les horreurs du génocide contre les Tutsi, que la France aurait pu faire davantage pour prévenir les atrocités, tout en s’abstenant explicitement de reconnaître une complicité, après que certaines enquêtes et études ont montré qu’elle aurait cherché à soutenir les dirigeants hutu responsables du génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994.

Antonios Tashejian, rédacteur en chef (junior) de "The New Federalist", exhorte l'Europe à assumer sa responsabilité collective envers le Rwanda, soulignant la dette morale suite au génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994 et aux "péchés européens"

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