C’est ce qu’a affirmé le ministre des Finances et de la Planification économique, Yusuf Murangwa, lors d’un entretien accordé au média IGIHE le 22 décembre 2025, à l’issue de l’approbation par la Chambre des députés de dix accords majeurs, incluant des prêts étrangers et des subventions.
Selon le ministre, la stratégie du Rwanda repose sur l’obtention de conditions de financement favorables, alignées sur les objectifs de développement durable du pays.
L’un des piliers de cette approche consiste à privilégier des prêts assortis de périodes de grâce longues, dépassant parfois cinq ans avant le début des remboursements. Ces délais permettent aux projets financés d’être pleinement opérationnels et de générer des retombées économiques avant le lancement des échéances de paiement.
« Lorsque nous contractons des prêts destinés à des investissements agricoles, nous bénéficions de conditions avantageuses, notamment des périodes de grâce pouvant aller jusqu’à six ans. Les projets sont généralement mis en œuvre en deux ou trois ans, ce qui fait qu’au moment du remboursement, ils produisent déjà des résultats », a expliqué Yusuf Murangwa.
Les prêts à long terme, en particulier ceux liés aux infrastructures et aux grands projets de développement, sont également structurés de manière à offrir des échéances étendues, pouvant aller jusqu’à 40 ans, avec des taux d’intérêt très faibles, parfois limités à 1 %, 2 %, voire 0 %. Pour les autorités rwandaises, ces paramètres sont essentiels afin d’assurer une gestion soutenable de la dette sans exercer de pression excessive sur le budget de l’État.
Le ministre a rappelé que le Rwanda fonde ses décisions d’endettement sur trois critères principaux : le choix judicieux des projets à financer, la bonne exécution de ces projets et la négociation de conditions de prêt favorables. « En prenant des décisions éclairées sur les projets et en obtenant des termes avantageux, nous sommes en mesure de gérer nos emprunts extérieurs en toute confiance », a-t-il souligné.
Sur le plan financier, Yusuf Murangwa a assuré que le Rwanda se trouve dans une position solide et ne rencontre aucune difficulté dans le remboursement de sa dette. Cette situation a été reconnue par l’agence S&P Global, qui a attribué au pays, en novembre 2025, une note B+ pour sa capacité de remboursement à long terme et B pour le court terme.
La dette publique du Rwanda demeure globalement maîtrisée. À la fin de l’année 2024, les emprunts extérieurs s’élevaient à 11 846 milliards de francs rwandais, soit 80,1 % de l’endettement total. La majorité de cette dette est constituée de prêts concessionnels, pour un montant de 10 392 milliards de francs rwandais, principalement accordés par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et le Fonds monétaire international, pour un total de 8 885 milliards de francs rwandais.
Une part plus limitée de la dette extérieure provient de prêts commerciaux, représentant 9,8 % du total, soit 1 454 milliard de francs rwandais. Certaines entreprises publiques ou à participation étatique contribuent également à cet endettement, à l’image de RwandAir, dont l’encours de dette extérieure s’élève à 66,8 millions de dollars américains.
Parallèlement, le Rwanda recourt à des emprunts intérieurs, qui représentaient 20 % de la dette totale en 2024, pour un montant de 2 935,9 milliards de francs rwandais. Ces financements sont principalement contractés par l’État et les entreprises publiques, notamment à travers des bons et obligations du Trésor émis par la Banque nationale du Rwanda.
Afin de réduire progressivement sa dépendance aux financements extérieurs, le gouvernement mise sur l’augmentation des recettes intérieures, grâce à des réformes fiscales, une meilleure mobilisation des ressources et une gestion plus efficiente du budget national. Des réformes visant à renforcer la transparence et à améliorer la gestion des actifs et investissements publics sont également en cours, dans le but de limiter les pertes et les inefficacités.
Pour l’exercice budgétaire 2025/2026, le Rwanda prévoit de mobiliser 4 105,2 milliards de francs rwandais de recettes intérieures, complétés par 585,2 milliards de francs rwandais d’aide extérieure et 2 151,9 milliards de francs rwandais d’emprunts étrangers. Le PIB du pays devrait enregistrer une croissance de 7,1 % en 2025, confirmant des perspectives économiques jugées favorables par les autorités.














AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!