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Avril des ténèbres:Jour 3/100 : Absence ;Que la Paix soit sur vous

Redigé par Prince M. Gaël NYANGEZI
Le 9 avril 2020 à 04:01

M. Prince M. Gael Nyangezi, rwando canadien, 40 ans, ecoute les sensations de son ame. Les aieux, parents, oncles, grands-meres, tantes, cousins... sauvagement decimes au Rwanda de 1994, il vit avec eux. Cette dechirante absence lui montre a quel point ils lui etaient chers. Prince promet d’animer au quotidien une chronique sur ce media durant les cent jours de deuil du 7 avril au 4 juillet, periode ou plus d’un million de Tutsi ont ete sauvagement massacres par des Interahamwe Hutus assoiffes de sang de leurs voisins de village tutsi.

Chaque année depuis 1994, nous nous replongeons dans cette penible période de 100 jours depuis la 7ème journée d’avril. Période avec laquelle il faut faire avec l’absence.

Une absence qui, encore une fois nous renvoie à ceux que nous aimions le plus et pour qui, leur manque se fait de plus en plus sentir par une nostalgie mélancolique pleine de chagrins. L’absence de nos parents, l’absence d’oncles, de tantes, de la totalité de nos enfants. Une absence générale de la famille élargie, de nos amis et de nos connaissances parties si inopinément et si tôt, victimes de la haine ethnique elevee en style essentiel de gouvernance de gouvernements genocidaires de Gregoire Kayibanda (1962-1973) et du General Juvenal Habyarimana (1973-1994).

Dans la chronique philosophique rédigée par Jefka, l’absence se définit comme la conscience (d’une chose) ou d’une personne qui ne se trouve pas devant soi mais qui est ailleurs, à un autre endroit different de celui où on se situe à un instant précis.

Concernant un être, l’absence peut aussi être un sentiment vis-à-vis d’une personne disparue. L’absence est dans ce cas une froide réalité comparée au souvenir ; elle s’inscrit plus ou moins durablement, dans l’esprit et dans le cœur de celui qui la subit.

L’absence nous amène à nous poser la question sur que furent nos parents qui sont aujourd’hui absents ?

Et par rapport à cela, Tariq Ramadan dit qu’il faut développer en nous la force de pouvoir se dépasser en s’appuyant sur les forces qui sont en nous.

Il y a donc une première force et elle est importante, c’est celle de la mémoire et celle de l’imagination ; repeupler notre présent en essayant de nous rememorer la tragedie des notres absents, des dialogues que nous avons eu avec eux, les gestes qu’ils ont fait ou posé. C’est donc cette force de l’imaginaire qui va nous permettre de repeupler nos vies de ces moments-là, et leur donner une force et une présence pour savoir donner de la valeur à ce que nous vivons aujourd’hui.

Il y a aussi cette force de recueillement qui nous renvoie la stature, la grandeur morale de nos chers etres absents. Ce recueillement est imperieux, lancinant. Il nous ordonne a revenir sur soi, a prendre le temps de nous arrêter et d’évaluer, de donner de la densité, de la valeur à des éléments de l’habitude et de la présence des gens qui nous entourent. Il faut donc beaucoup travailler sur soi car l’absence est un recueillement. Et enfin, il faut, dans cette absence, continuer la communication. Parler à ceux qui sont partis, et parfois simplement de soi à soi. Se parler et communiquer avec les absents pour remplir le vide qu’ils ont laissé dans nos cœurs.

La vie est fragile. Dites à ceux et celles qui vous aiment que vous les aimez aussi.

* L’auteur de ce texte est un expert en macro-économie et économétrie. Il a une longue carriere professionnelle en planification budget finance des entreprises et organismes internationaux.


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