Ce qui avait commencé comme une controverse impliquant le camp de Donald Trump s’est rapidement étendu au président démocrate Joe Biden, reflétant le ton hostile et basé sur la peur qui caractérise cette campagne électorale inhabituelle et tendue.
Incident controversé au rassemblement de Trump
Lors d’un grand meeting de Trump organisé le 27 octobre au Madison Square Garden, la campagne s’est retrouvée sur la défensive.
Pendant l’événement, un humoriste a choqué le public avec une blague de mauvais goût, qualifiant Porto Rico d’« île flottante d’ordures ».
La réaction a été immédiate, avec des célébrités portoricaines et des leaders de la communauté latino condamnant ce propos.
Cet incident risquait d’aliéner un électorat latino crucial, en particulier la communauté portoricaine importante de Pennsylvanie – un État-clé de cette élection.
La vice-présidente Kamala Harris a rapidement saisi l’occasion pour critiquer l’équipe de Trump pour avoir insulté Porto Rico, ce qui a forcé Trump à se distancer de l’humoriste Tony Hinchcliffe.
Le dérapage Verbal de Biden
Juste au moment où la controverse semblait s’apaiser, le président Joe Biden s’est retrouvé en difficulté après avoir semblé traiter les partisans de Trump d’« ordures » le 29 octobre.
Bien que Biden ait précisé qu’il critiquait les propos offensants de l’humoriste, et non les partisans de Trump, le mal était fait.
Selon The Guardian, cette maladresse a sapé le discours rassembleur que Kamala Harris avait prononcé ce même jour.
Les républicains ont rapidement profité de cette gaffe, rappelant le célèbre commentaire d’Hillary Clinton sur le « panier des pitoyables » en 2016.
La campagne de Trump a saisi l’opportunité, envoyant un email de levée de fonds intitulé : « Vous n’êtes pas des ordures ! Je vous aime ! » Trump est même apparu le lendemain vêtu d’un gilet de travailleur sanitaire, posant de manière théâtrale à l’avant d’un camion-poubelle.
De « Stupide » à « Tyran Mesquin »
Dans cette dernière ligne droite, la campagne a dégénéré en une série d’attaques personnelles et d’insultes ouvertes.
La rhétorique de la campagne de Trump comprenait notamment des remarques qualifiant Kamala Harris de « stupide », remettant en question sa sobriété, et la qualifiant de « vice-présidente de merde ».
Harris a répondu en qualifiant Trump de « tyran mesquin ». Le chroniqueur du Wall Street Journal, Daniel Henninger, a déploré que la campagne 2024 ait basculé dans une « hostilité pure » sans débat de fond, avec des attaques personnelles incessantes et des propos grossiers.
Une campagne de la peur
Les deux candidats ont de plus en plus joué sur les émotions négatives, notamment la peur, pour mobiliser les électeurs.
Comme l’a noté le Wall Street Journal dans un article traduit par Courrier International, cette saison électorale a déclenché une « crise de panique nationale » à quelques jours du scrutin.
Avec des rebondissements dramatiques – le retrait de Biden, des tentatives d’assassinat contre Trump, et l’entrée tardive en campagne de Harris – la course à la Maison-Blanche est restée extrêmement serrée, alimentant l’anxiété des deux côtés.
Pour de nombreux Américains, les enjeux semblent existentiels, l’avenir du pays étant en jeu lors du vote de mardi prochain.
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