Le lancement officiel est prévu pour la fin novembre 2025, à l’occasion de la conférence annuelle de l’African Securities Exchanges Association (ASEA), qui se tiendra à Kigali.

Jusqu’à présent, les entreprises développant des projets verts étaient cotées aux côtés d’autres sociétés, sans cadre spécifique. La création de cette nouvelle section leur offrira un espace distinct pour attirer des investisseurs soucieux de durabilité et de protection environnementale.

En pratique, les entreprises cotées sur la RSE lèvent des fonds en émettant des obligations, que les investisseurs achètent. Les fonds ainsi collectés servent de capital d’exploitation et sont remboursés avec les intérêts convenus, une solution souvent plus avantageuse que les prêts bancaires traditionnels.

Le Directeur général de la RSE, Pierre Célestin Rwabukumba, explique que si la bourse dispose déjà de segments pour les PME, les grandes entreprises et les obligations générales, la création d’un segment dédié aux projets verts permettra d’attirer des investisseurs particulièrement sensibles aux initiatives écologiques.

« Lorsque des obligations vertes sont émises pour la protection de l’environnement, les investisseurs axés sur la durabilité et la biodiversité peuvent y participer plus directement », précise Rwabukumba. « Ces investisseurs sont souvent prêts à engager davantage de capitaux, car ils voient la valeur au-delà du profit et reconnaissent l’impact positif sur les communautés et la planète. »

Selon lui, ce projet correspond parfaitement à la stratégie nationale du Rwanda pour une économie verte et inclusive et représente un modèle innovant pour l’Afrique.

« Ce sera le premier segment d’investissement vert dédié de ce type dans la région, et probablement à l’échelle de l’Afrique. Cela démontre que nous nous engageons concrètement, par des actions et non seulement par des mots, à travers une infrastructure financière dédiée. »

Le développement de la Green Exchange Window se fait en partenariat avec la Bourse de Luxembourg, reconnue comme un leader mondial de la finance durable. Cette collaboration vise à assurer que le nouveau segment respecte les standards internationaux et attire des investisseurs tant locaux qu’étrangers.

Rwabukumba rappelle que la RSE a déjà facilité des émissions d’obligations vertes, notamment celles de la Banque de Développement du Rwanda (BRD), qui a levé plus de 70 milliards de francs rwandais pour des projets écologiques. Ces instruments seront intégrés au nouveau segment, et d’autres développeurs de projets sont encouragés à participer.

Le responsable se dit confiant quant à l’intérêt que suscitera cette initiative auprès des investisseurs et partenaires, compte tenu du portefeuille croissant de projets verts au Rwanda et de l’engagement solide du pays en faveur de l’environnement.

Il invite également les entreprises à explorer cette nouvelle voie de financement, soulignant que le marché des capitaux constitue l’un des moyens les plus efficaces pour mobiliser des fonds d’investissement dans le pays.

La Bourse de Kigali s’apprête à inaugurer une nouvelle section baptisée « Green Exchange Window »