Les combats, qui ont éclaté fin mai et se sont intensifiés ces derniers jours, ont fait officiellement au moins 36 morts — 21 du côté thaïlandais et 13 côté cambodgien — et provoqué le déplacement de plus de 280 000 personnes.

Ils constituent l’épisode le plus sanglant d’un différend territorial vieux de plusieurs décennies entre les deux voisins d’Asie du Sud-Est, dont le principal point de friction demeure la souveraineté du temple de Preah Vihear, un site historique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, que la Cour internationale de justice a pourtant reconnu à deux reprises comme appartenant au Cambodge.

Selon les autorités cambodgiennes, l’escalade actuelle aurait été déclenchée par la mort d’un soldat khmer à la fin du mois de mai, accusant ensuite l’armée thaïlandaise d’« invasion ». Bangkok rejette ces allégations et pointe du doigt Phnom Penh pour avoir initié les hostilités. Depuis, des échanges de tirs, des bombardements et des frappes aériennes se sont multipliés, entraînant d’importants dégâts matériels et humanitaires.

Malgré la poursuite des affrontements signalés encore dans la matinée de lundi, les négociations menées en Malaisie ont abouti à un compromis. Le Premier ministre thaïlandais par intérim, Phumtham Wechayachai, et son homologue cambodgien, Hun Manet, se sont engagés à faire appliquer le cessez-le-feu dès minuit. Le chef du gouvernement malaisien, Anwar Ibrahim, a salué cet accord comme « un premier pas vital vers la désescalade et le rétablissement de la paix ».

Hun Manet a qualifié l’accord de « solution pour aller de l’avant », exprimant son espoir d’une reprise rapide du dialogue bilatéral. De son côté, Phumtham Wechayachai a remercié les pays ayant contribué à cette désescalade, dont la Malaisie, la Chine, et même « le président Trump », qui aurait menacé les deux parties de sanctions économiques en cas de poursuite du conflit.

Cinq jours après de violents affrontements, la Thaïlande et le Cambodge ont annoncé ce lundi un cessez-le-feu “immédiat et inconditionnel”