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Urgent

Plus de 1 800 réfugiés évacués de Libye réinstallés dans d’autres pays avec l’aide du Rwanda

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 7 novembre 2024 à 11:44

Le 10 septembre 2019, un accord historique a été signé entre le gouvernement du Rwanda, l’Union africaine (UA) et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) en vue d’accueillir des réfugiés et demandeurs d’asile à Gashora, dans le district de Bugesera, au Rwanda. Cet accord de trois ans a été une réponse directe à l’urgence humanitaire croissante, après que de nombreux réfugiés africains fuyant la guerre et la persécution en Libye se sont retrouvés bloqués dans des conditions inhumaines.

L’accord, signé au siège de l’UA à Addis-Abeba, faisait suite à l’engagement du président Paul Kagame d’offrir un refuge aux réfugiés africains ayant fui la Libye en quête de sécurité. Beaucoup de ces réfugiés venaient de pays en crise, tels que l’Érythrée, le Soudan, la Somalie, l’Éthiopie et le Soudan du Sud, et cherchaient à traverser la Méditerranée pour atteindre l’Europe. Mais leurs espoirs se sont souvent soldés par des échecs tragiques, entraînant des détentions abusives et des violences en Libye.

Le Rwanda, déjà reconnu pour ses efforts en matière de réconciliation et de développement, a ainsi ouvert un camp temporaire à Gashora pour accueillir ces réfugiés. Un espace où ces derniers pouvaient recevoir une assistance de base en attendant des options de réinstallation permanente, souvent dans des pays tiers.

En août 2023, le gouvernement rwandais, en partenariat avec l’Union européenne, a renouvelé son engagement en augmentant la capacité d’accueil du centre de transit de Gashora. Le nombre de places disponibles a été porté de 500 à 700 personnes, dans le but de répondre à l’afflux de réfugiés désireux de trouver un abri temporaire au Rwanda.

Depuis le lancement du programme, plus de 2 400 réfugiés ont été accueillis par le Rwanda, dont la majorité provennait d’Érythrée, du Soudan, de la Somalie, d’Éthiopie et du Soudan du Sud, tandis que quelques-uns viennent également d’Afrique de l’Ouest. Le HCR a rapporté qu’à la fin de septembre 2024, 1 817 réfugiés avaient été réinstallés dans des pays comme le Canada, les États-Unis, la Suède, la Finlande, la Norvège et les Pays-Bas, tandis que 698 réfugiés restaient à Gashora en attente d’une nouvelle réinstallation.

Au centre de Gashora, les réfugiés sont logés dans des conditions dignes, bien qu’en situation temporaire. Ils reçoivent des repas réguliers, un accès aux soins de santé et participent à des activités récréatives et éducatives. Les enfants bénéficient de cours réguliers, tandis que les adultes ont la possibilité d’apprendre de nouvelles compétences, notamment l’anglais, le français, le kinyarwanda, ainsi que des formations professionnelles telles que la conduite, la coiffure, la couture et l’informatique.

Le Ministère rwandais en charge de la gestion des catastrophes (MINEMA) veille quotidiennement au bien-être des réfugiés, en collaboration avec le HCR et des partenaires internationaux comme l’Union européenne et le Danemark.

Les histoires des réfugiés sont marquées par la résilience face à des épreuves souvent extrêmes. Abdallah Mohamed Altahir, un père de famille originaire du Soudan, raconte comment il a fui la guerre civile dans son pays en 2023, espérant trouver un avenir meilleur en Libye. Mais la réalité sur place était bien plus sombre. "En Libye, la situation était toute autant dangereuse que celle du Soudan. Nous étions constamment menacés par des groupes armés", raconte-t-il.

Après avoir demandé l’asile auprès du HCR, Abdallah et sa famille ont été choisis pour être réinstallés au Rwanda. "Arriver ici a été comme sortir du feu pour entrer dans un endroit sûr. Pour la première fois, je me suis senti vraiment accueilli", affirme-t-il, soulignant le changement radical de son quotidien.

De même, Hussein Fakeya Abader, une jeune Éthiopienne, a fui la violence en Libye après avoir perdu la vue d’un œil suite à des violences dans les rues. "La vie en Libye était un véritable cauchemar. J’ai vu des gens mourir et d’autres subir des agressions. Je ne veux jamais retourner là-bas", confie-t-elle. Depuis son arrivée à Gashora fin 2022, Fakeya se réjouit de la possibilité d’un nouveau départ au Rwanda, où elle a été soignée et a retrouvé une certaine sérénité.

Bien que les réfugiés soient reconnaissants de l’accueil chaleureux qu’ils ont reçu au Rwanda, la plupart continuent d’espérer une réinstallation dans des pays occidentaux, qu’ils considèrent comme offrant plus de possibilités pour un avenir meilleur. Le programme de réinstallation, soutenu par le HCR et ses partenaires, reste une bouée de sauvetage pour ces réfugiés qui ont vu leurs rêves brisés par la violence et l’insécurité dans leur pays d’origine.

Le Rwanda continue d’être un modèle d’accueil et de solidarité en Afrique, offrant à ces réfugiés une chance de reconstruire leur vie, même si le chemin vers la stabilité et la réinstallation reste encore semé d’embûches.

Les réfugiés et demandeurs d’asile sont basés à Gashora, dans le district de Bugesera.
1 817 réfugiés ont déjà été réinstallés dans des pays comme le Canada, les États-Unis, la Suède, la Finlande, la Norvège et les Pays-Bas, tandis que 698 réfugiés restent à Gashora en attente d’une nouvelle réinstallation.
Beaucoup de ces réfugiés sont d’Érythrée, du Soudan, de Somalie, d’Éthiopie et du Soudan du Sud.
Les enfants bénéficient de cours réguliers.
Au centre de Gashora, les réfugiés sont logés dans des conditions dignes, bien qu’en situation temporaire.
Les réfugiés reçoivent des repas réguliers et un accès aux soins de santé.
les adultes ont la possibilité d’apprendre de nouvelles compétences, notamment l’anglais, le français, le kinyarwanda.

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