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Rebondissement de François Hollande aux législatives en France

Redigé par Tite Gatabazi
Le 18 juin 2024 à 03:31

François Hollande, ancien président de la République française, de 2012 à 2017 a surpris le paysage politique français en annonçant sa candidature aux élections législatives sous la bannière du nouveau Front populaire pour le parti socialiste dans la 1ère circonscription de Corrèze, une région où il a déjà servi comme député entre 1988 et 1993, puis de 1997 à 2012.

C’est une manœuvre audacieuse pour l’ex-président qui a fait cette annonce de manière plutôt théâtrale : d’abord à une journaliste du quotidien "La Montagne" lors d’un marché matinal ce samedi 15 juin, puis lors d’une conférence de presse tenue à Tulle dans l’après-midi.

Hollande affirme vouloir reprendre le combat politique et contribuer à « ouvrir un chemin d’espérance », soulignant que la situation actuelle est plus grave que jamais, avec l’extrême droite se rapprochant du pouvoir.

Cette candidature inattendue n’était pas l’option privilégiée par la direction actuelle du Parti socialiste, avec laquelle Hollande entretient des relations plutôt distantes, voire glaciales.

François Hollande a été premier secrétaire du parti socialiste pendant dix ans. Elu au congrès de Brest le 27 novembre 1997, il connaitra le seime politique du 21 avril 2002 quand Lionel Jospin alors premier ministre de cohabitation de Jacques Chirac est éliminé au premier tour des présidentielles et devancé par Jean Marie Le Pen.

La perte du referendum sur la constitution européenne en 2005 verra une véritable scission du parti socialiste.

En 2007, le parti socialiste perdra à la fois les présidentielles avec la candidature de Ségolène Royal et les législatives. Les feux des critiques se concentrent alors sur le premier secrétaire. Une défaite cinglante, la troisième d’affilée à une présidentielle.
En 2012, François Hollande sera le candidat par défaut aux élections présidentielles après le forfait du favori Dominique Strauss Kahn.

Il fera face à la fronde des députés durant tout le mandat et sera incapable de se représenter pour un second mandat.

Il connaitra les affaires de l’évasion fiscale de son ministre du budget Jérôme Cahuzac, l’ascension lente mais certaine d’Emmanuel Macron successivement secrétaire général adjoint de l’Élysée puis ministre des finances avant de lui damer le pion et se porter candidat aux élections présidentielles qu’il emporte en 2017.

Il vivra aussi des tourments intimes. L’annonce de sa séparation avec Ségolène Royale, la mère de ses quatre enfants, l’épisode de Valérie Trierweiler à l’Élysée et la révélation de sa liaison avec Julie Gayet.

Valérie Trierweiller, bafouée, se vengera dans un livre-choc « Merci pour ce moment ».

Sous son quinquennat, le parti socialiste va perdre la moitié des régions qu’il dirigeait, des villes emblématiques qui faisaient la fierté de la gauche et un nombre important des départements. Le parti qu’il a dirigé est exsangue.

Il échouera à inverser la courbe du chômage. Mais il aura réussi le mariage pour tous, qui apparait désormais comme une liberté.

Originellement, le PS avait investi Bernard Combes pour cette circonscription, lors des négociations avec les partenaires de gauche au sein du nouveau Front populaire. Bernard Combes, actuel maire de Tulle et ami de Hollande, n’avait pas encore formellement déclaré sa candidature, laissant ainsi une ouverture pour l’ancien président.

La direction du parti socialiste a posté sur son compte X un message selon lequel « François Hollande a déclaré qu’il se reconnaissait dans la démarche et le projet du nouveau Front populaire. Dans ces conditions, nous prenons acte du choix de la fédération de Corrèze de l’investir ».

La révélation de la candidature de Hollande a causé un véritable choc politique. Estelle Bardelot, journaliste, attendait de voir Bernard Combes sur le marché, mais fut surprise de rencontrer à la place François Hollande.

En Corrèze, la désignation des candidats se faisait attendre, alors que celle de la seconde circonscription était déjà fixée, ce qui ajoute un élément de surprise et de précipitation à cette annonce.

François Hollande a été premier secrétaire du Parti socialiste pendant dix ans avant de devenir président. Toutefois, sous son règne présidentiel, le parti s’est divisé avec l’émergence des "frondeurs", un groupe de socialistes qui critiquaient ouvertement sa politique.

L’incapacité de Hollande à unifier son camp et la gauche en général a été l’une des raisons pour lesquelles il a choisi de ne pas se représenter pour un second mandat. De plus, la France a connu une période de stagnation économique pendant son mandat, ce qui a contribué à son impopularité croissante.

L’ancien président de la République avait estimé que les frondeurs avaient eu "un effet tout à fait négatif". "Non seulement ils ont affaibli la crédibilité de ma politique, mais ils n’ont pas assuré la visibilité de la leur", a dit François Hollande.

Face à cette candidature soudaine, le Parti socialiste, initialement pris au dépourvu, a fini par confirmer François Hollande comme leur candidat officiel à travers un bref communiqué.

Un cadre du PS a commenté à l’AFP que « Un ancien président, on ne peut pas lui refuser l’investiture ». Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, bien que surpris, a pris acte de cette démarche et a souligné que tous ceux qui adhèrent au nouveau projet du Front populaire sont les bienvenus, y compris un ancien président au bilan contesté.

Cette séquence politique a été analysée par Laurent Joffrin, journaliste proche de Hollande, qui a déclaré sur BFMTV que si Faure avait été informé, il aurait probablement refusé la candidature de Hollande.

Joffrin souligne que Faure est furieux car il s’est senti dupé par cette manœuvre. Malgré cela, le siège du Parti socialiste a dû faire amende honorable, acceptant la candidature de Hollande comme un mal nécessaire dans le contexte politique actuel, soulignant que ce n’est certainement pas une nouvelle version de la Nupes, mais une stratégie distincte qui pourrait finalement profiter au parti.

François Hollande, ancien président de la République française, de 2012 à 2017

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