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Urgent

Un remède pour la crise sécuritaire en RDC

Redigé par Tite Gatabazi
Le 15 juin 2024 à 02:31

Un rapport d’une organisation régionale « Never Again » basée à Kigali au Rwanda offre une analyse compréhensive de l’instabilité et l’insécurité à l’Est de la RDC et son lot de catastrophe humanitaire.Ce rapport analyse les causes réelles, profondes et structurelles de cette situation connue des divers acteurs.

Il y est dit que la résurgence du M23, après l’échec des pourparlers en novembre 2022 avec le Président Tshisekedi, nouvellement élu, a poussé à une escalade dramatique de la violence, des déplacements massifs de la population sans pour autant résoudre les problèmes.

Et pourtant le gouvernement a tout mis en œuvre pour renforcer les FARDC en lui trouvant des supplétifs : une alliance avec les FDRL, le recrutement des mercenaires occidentaux, la légalisation des criminels wazalendo, un accord avec le président burundais pour l’envoi des militaires burundais aux cotes des FARDC et même certains pays de la SADC que sont l’Afrique du Sud, le Malawi et la Tanzanie. Sans résultats probants.

En Ituri, les Codeco ont intensifié les persécutions contre les hemas tandis que les ADF continuent de bénéficier du soutien des leaders locaux y compris ceux devenus des ministres.

A ce propos, Joel Kitenge, communicateur de l’UDPS, dénonce souvent l’implication des ministres Muhindo Nzanghi, Julien Paluku et Mbussa Nyamwissi dans ce chaos car ils entretiennent des groupes armés ou des milices privées.

Mais le rapport souligne une particularité dans les crises multiformes de la RDC. Il s’agit de la diffusion et l’alimentation du discours de haine par le gouvernement congolais et ses relais qui ciblent la communauté tutsi en les assimilant au M23.
Cette systématisation fait des nombreuses victimes au sein de la communauté tutsi y compris les adversaires dudit M23.

On se souvient des propos du magistrat congolais dans le procès de l’honorable député national Mwangacucu disant : « tous les documents attestent de votre nationalité congolaise, mais vous avez une âme rwandaise ». Le comble de la persécution.

A l’instar d’autres, le rapport de Never Again met en lumière l’exploitation illégale et la commercialisation des minerais ainsi que le braconnage et la déforestation comme source de motivation des divers groupes armés et leurs leaders.

Avec leur corollaire de la circulation des armes chez les civils, ce qui alimente l’insécurité. Le rapport peint une situation humanitaire catastrophique qui a rendu les populations vulnérables.

Pour mémoire, rien qu’en 2023, 7,2 millions de déplacés internes et plus d’un million de réfugiés dans les pays limitrophes.

Le rapport suggère, a juste titre, que pour briser le cycle de la violence en RDC, il va falloir une volonté politique soutenue pour analyser de manière lucide les causes profondes de cette instabilité doublée d’une insécurité récurrentes.

Les clés sont entre les mains des leaders congolais au sommet de l’Etat. Et le rapport n’est pas avare des recommandations.

En priorité, Never Again considère qu’il faut mettre un accent sur la protection des civils et instaurer des mécanismes institutionnels opérationnels qui luttent contre l’impunité.

Ensuite, le gouvernement devra entamer une véritable réforme du secteur de la sécurité, et mettre en place un programme de démobilisation et de réinsertion des groupes armés.

Dans la foulée des mesures urgentes, il faut organiser un dialogue inclusif qui analysera enfin les causes réelles et profondes et proposer des solutions durables.

Le gouvernement devra mettre en place un programme d’investissement massif dans les infrastructures et permettre à la population d’accéder aux besoins de premières nécessités. C’est aussi ça lutter contre l’insécurité.

Parmi les priorités il faudra procéder à la régulation du secteur minier pour couper l’herbe sous le pied des prédateurs et assécher les réseaux criminels fondés sur le trafic illicite.

Le rapport insiste sur le renforcement de la diplomatie régionale qui pourra baisser les tensions entre les Etats.

CONCLUSION

Il appelle au renforcement des capacités locales de médiation qui passent par les acteurs de la société civile ainsi que les autorités coutumières.

Encore une fois, la balle est dans le camp du gouvernement mais aussi de toutes les forces sociales qui ont une responsabilité dans le recouvrement de la paix et la stabilité en RDC.

Des millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du Congo (Nord et Sud Kivu) suite à l’insécurité souvent causée par les milices créées et soutenues par les politiciens véreux

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