Ce 28 Août 2017, un nouveau gouvernement de coalition formé par le President Paul Kagame et contresigné par le nouveau Premier Ministre Dr Edouard Ngirente a été officiellement annoncé.Il a été immédiatement suivi d’une prestation de serment de fidélité et respect des institutions publiques.

Le nouveau gouvernement traduit les efforts consentis par le FPR et ses partis coalisés que sont le PSD (Parti Socio Démocrate), le PL (Parti Libéral), le PSR (Parti Socialiste), le PDC (Parti Démocrate Centraliste), le PPC (Parti du Progrès et de la Concorde), PSP (Parti de la Solidarité et du Progrès), l’UDPR (Union Démocratique du Peuple Rwandais).

Les efforts ? Les gros efforts au cours de la campagne à l’américaine ayant été déployés par les militants de la base communautaire du FPR (Front Patriotique Rwandais), parti du Président Paul Kagame reconduit en apothéose pour un troisième septennat qui expire en 2024.
Dans la structure du nouveau gouvernement, le FPR, reconnu comme parti de masse, a occupé de gros et nombreux postes ministériels mais il a aussi reconnu le mérite des trois autres partis. Les sans partis ont également été nommés pour leur expertise assurée.

Et puis, les principes de Gouvernance de la coalition sont parfaitement respectés. Ils ordonnent, dans l’article 62 de la Constitution, que le Président de la République, Paul Kagame, FPR, et celui du Parlement, Hon. Donatilla Mukabalisa, PL, ne peuvent pas être issus d’un même parti.

Dans une autre disposition de la Constitution, il est stipulé que le Parti vainqueur des elections parlementaires doit partager le pouvoir avec la coalition à raison de 50% des postes gouvernementaux qui leur échoient.

Le FPR se sera-t-il conformé à l’esprit de la loi sur la coalition gouvernementale ?
Le nouveau gouvernement annoncé est compose de 32 ministres y compris le Premier Ministre. Or le FPR, parti vainqueur des elections aligne 15 ministres et deux Secrétaires d’Etat. D’autres personnalités faisant partie du Gouvernement actuel viennent du PSD, du PPC et du PDI mais aussi des sans-partis. Ici, les proportions ne sont pas très gardées par le fait que dans ce gouverment les experts technocrats sans partis sont nombreux. Qu’à cela ne tienne ! Les postes diplomatiques à pourvoir feront leur effet.

La dimension Gender a également été prise en compte. En effet 11 des vingt ministres et deux des onze Secrétaires d’etat sont des femmes.

1. Dr Ngirente Edouard, Premier Ministre, sans parti.
2. Mme Juduith Uwizeye, Ministre à la Présidence de la République, sans parti.
3.Claver Gatete, Finance, Planification économique, FPR Inkotanyi
4. Vincent Munyeshyaka, Commerce et Industrie, FPR Inkotanyi
5. Dr. Biruta Vincent, Environnement, PSD
6.Tumushime Francine, Terre et Environnement, FPR Inkotanyi
7. Mukeshimana Geraldine, Agriculture et Elevage, FPR Inkotanyi
7.Louise Mushikiwabo : Affaires Etrangères, cooperation internationale et Affaires de la EAC, Sans parti
8. Francis Kaboneka, Gouvernance locale, FPR Inkotanyi
9. Musoni James : Infrastructures, FPR Inkotanyi
10. Kabarebe James, Armée, Sans parti
11. Kayisire Marie Solange, Résolutions du Conseil des Ministres,FPR Inkotanyi
12. Dr. Musafiri Papias Malimba, Education, FPR Inkotanyi
13.Mbabazi Rosemary, Jeunesse, FPR Inkotanyi
14.Nsengimana Jean Philbert,TICs, FPR Inkotanyi
15. Debonheur Jeanne d’Arc, gestion des réfugiés et des désastres, PSD
16. Uwacu Julienne, Culture et Sport, FPR Inkotanyi
17. Busingye Johnston, Justice et Mandataire de l’Etat, FPR Inkotanyi
18. Rwanyindo Kayirangwa Fanfan, Fonction Publique et Travail, Sans parti.
19. Dr. Gashumba Diane, Santé, FPR Inkotanyi
20. Nyirasafari Esperance, Gender et promotin familial, FPR Inkotanyi.

Secrétaires d’Etat
1. Nduhungirehe Olivier, Affaires Etrangères, Coopération internationale et Affaires de l’EAC, PSD
2. Rwamukwaya Olivier:Enseignement technique et Professionnel, Sans parti.
3. Munyakazi Isaac, Enseignement secondaire et supérieur, PDI
4. Dr.Mukabaramba Alvera, Affaires Sociales près la Gouvernance Locale, PPC
5. Harelimana Cyriaque, Développement rural, sans parti.
6. Dr. Ndagijimana Uzziel, Planification Economique, FPR Inkotanyi
7.Dr Ndimubanzi Patrick, Santé publique et soins primaries, Sans parti
8. Uwihanganye Jean de Dieu, Transport, Sans parti
9. Kamayirese Germaine. Eau et Energie, sans parti
10.Nsengiyumva Fulgence, Agriculture, FPR Inkotanyi
11.Uwizeyimana Evode, Réforme Constitutionnelle, sans parti.

Comme on le constate, les ministres nommés n’adhérant à aucun parti sont nombreux par rapport aux ministres issus des partis de la coalition avec le FPR. Ils ont une touche une expertise particulière dans leurs nouvelles attributions. Il s’entend aussi que les partis coalisés avec le FPR ont accompagné de bout en bout la campagne du Candidat FPR jusqu’à sa victoire écrasante. Mais ont-ils pu négocier avec le grand vainqueur FPR les postes à pourvoir ?

Activités politiques des Partis coalisés désormais financées par le Gouvernement

Il est intéressant de noter qu’à la fin de la campagne présidentielle, chaque parti membre du Forum de Concertation des Familles Politiques (NFP) a distribute une enveloppe de 20 millions de francs pour appuyer les activités et programmes politiques de ces partis y compris le FPR pour l’exercice budgétaire 2017-18. Tous les partis sont libres de travailler sur toute l’étendue du territoire. Or il se fait qu’ils veulent se comporter comme des partis de masse à l’instar du FPR. Ils ne ciblent pas des classes politiques déterminées capables d’être le fondement de leur électorat de par leurs ideologies politiques respective.

Assumer son idéologie politique-Une classe sociale de predilection- Visibilité sociale

Si le FPR est un parti de masse, il le doit au fait qu’il secoue les petites classes sociales et leur donne des mesures et programmes promotionnels afin d’entrer de plein pied dans l’économie de marché. Le Même parti repart à droite et applaudit tout haut les membres de la haute classe sociale qui investissent de gros capitaux dans divers secteurs d’activités économiques.

Les couloirs idéologiques constructifs de tous les partis politiques étant encore en friche, il y va de soi que pour une coalition gouvernementale forte à toute épreuve et bonne pour plus de cinquante ans, les partis de la coalition doivent asseoir des stratégies bien étudier pour leur visibilité sociale.