GROSSESSE - Avoir mal pendant ses règles n’est pas normal et peut être dangereux. Une nouvelle étude française montre que les femmes souffrant de la maladie ont un risque accru de faire une fausse couche lors du premier trimestre.
L’endométriose n’est plus taboue. De plus en plus de femmes prennent conscience que souffrir pendant ses règles est un signe d’alerte qui doit être pris au sérieux. Cela peut révéler la présence d’une muqueuse en dehors de l’utérus et toucher plusieurs organes. Près d’une femme sur dix est concernée par cette maladie gynécologique.
Au-delà des douleurs et du risque d’infertilité, l’endométriose était soupçonnée d’être responsable des fausses couches à répétition lors du premier trimestre. Les doutes ont laissé place à la certitude. Des chercheurs français ont mené une étude épidémiologique sur un large panel pour prouver ce lien. Les résultats ont été publiés dans la revue Human Reproduction et sur le site de l’INSERM.
► Méthodologie : un panel de 750 femmes
Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques de l’hôpital Cochin (Paris) ont analysé les données de 750 femmes déjà tombées enceintes. Toutes ont dû répondre à un questionnaire préopératoire (le nombre de grossesse, de fausse couche, les problèmes d’infertilité, l’éventuel recours à une fécondation in vitro…). A l’occasion d’opérations bénignes, les chirurgiens ont recherché la trace de lésions sur les tissus de la cavité pelvienne, signe de l’endométriose. Verdict : 284 souffraient de la maladie.
► Ce que l’étude a démontré : un risque accru de 10%
Sur le groupe des femmes endométriosiques, 478 grossesses ont été recensées, contre 964 pour les autres. Parmi elles, il y a eu 139 fausses couches (29,1%). Du côté du groupe de contrôle (les femmes non touchées par la maladie), il y en a eu 187, soit 19,4%. "Nous avons mis clairement en évidence l’existence d’un sur-risque de fausse couche précoce au premier trimestre de grossesse en cas d’endométriose", affirme le Dr Pietro Santulli, un auteur de l’étude.
Pour éviter qu’un quelconque facteur vienne biaiser ces résultats, les chercheurs ont réalisé une seconde analyse. Ils ont pu écarter la présence d’une inferilité par le passé par exemple. Les conclusions montrent que 19,6% des femmes endométriosiques ont fait une fausse couche contre 12,3%. Les résultats restent donc identifiants.
► Ce qu’il faut en conclure : règles douloureuses, faites-vous dépister
"Cette étude est une première étape qui devrait susciter d’autres études fondamentales et cliniques sur l’impact de l’endométriose en cas de grossesse", espère Pietro Santulli. Un autre programme est d’ailleurs en cours à l’hôpital Cochin. Son but : étudier l’impact de l’endométriose sur les différents paramètres de la grossesse (risque de prématurité…).
L’endométriose reste encore une maladie méconnue, même pour le corps médical. Si vous pensez en souffrir, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre gynécologue qui pourra vous prescrire un traitement adapté ou envisager le recours à la chirurgie.
metronews.fr
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