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Eglise catholique demande pardon pour crimes de génocide : Vers un Fonds de Réparation

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 21 novembre 2016 à 12:53

Signé par tous les Evêques des diocèses catholiques du Rwanda et Lu ce 20 novembre 2016 dans toutes les paroisses catholiques du Rwanda vers la fin de la messe dominicale, le communiqué sanctionnant la fin de l’Année de la Misericorde divine a été lu ce dimanche dans toutes les paroisses du Rwanda. Il est question de demande de pardon de la part de l’Eglise catholique.
"Nous demandons pardons à cause de certains dirigeants de la communauté chrétienne (Prêtres, religieux ?) qui ont permis la (...)

Signé par tous les Evêques des diocèses catholiques du Rwanda et Lu ce 20 novembre 2016 dans toutes les paroisses catholiques du Rwanda vers la fin de la messe dominicale, le communiqué sanctionnant la fin de l’Année de la Misericorde divine a été lu ce dimanche dans toutes les paroisses du Rwanda. Il est question de demande de pardon de la part de l’Eglise catholique.

"Nous demandons pardons à cause de certains dirigeants de la communauté chrétienne (Prêtres, religieux ?) qui ont permis la propagande du ségrégationnisme ethnique et des raisins de la haine. Nous demandons également pardon pour ceux qui ont porté des injustices contre leurs prochains et qui se sont égarés des responsabilités qui étaient les leurs", lit-on dans le Communiqué qui s’empresse d’ajouter :

"Même si l’Eglise (Catholique) n’a pas ordonné à tel ou tel de ses paroissiens de commettre de ces crimes (contre l’humanité), nous Evêques catholiques rwandais, réitérons particulièrement notre demande de pardon à cause de certains de ses membres, les prêtres, les religieux et les chrétiens qui ont participé dans le génocide perpétré contre les Tutsi. En effet, ils ont commis des crimes graves, des crimes contre l’humanité. Nous prions Dieu pour qu’il lave leurs âmes et qu’il les aide dans leur acte de contrition afin d’entamer séreins le processus de la réconciliation et de faire des bonnes actions à leurs victimes. Nous prions pour que ceux-là qui ont commis ces crimes contre l’Humanité croient en la disposition de la miséricorde culturelle des Rwandais. Que leur acte de contrition permette l’éclatement de la vérité autour de ce crime de génocide", lit-on plus loin dans le communiqué.

Interrogé sur la portée de ce communiqué, IBUKA pousse un ouf de soulagement. Ce collectif d’associations de défense des droits des rescapés peut cette fois-ci avoir un tremplin pour exiger des pouvoirs publics la mise sur pied d’un Fonds de Compensation des rescapés du génocide.

"Nous avons organisé un long dialogue avec la Conférence Episcopale du Rwanda. Ce communiqué nous l’avons accueilli avec grande satisfaction. Il est vrai que ce communiqué vient tardivement mais il vaut mieux tard qu jamais. Ce communiqué, nous l’avons analysé et constaté qu’il est bien rédigé. Ce communiqué ouvre plusieurs voies de solutions pour des situations qui étaient comme sans issu", a dit le Dr Jean Pierre Dusingizemungu, Président du Collectif des Associations de protection des droits des rescapés du génocide des Tutsi de 1994.

Analysant le communiqué, cet activiste des droits des rescapés trouve que ce communiqué ouvre plus d’une opportunité dans la quête de la lutte contre le négationnisme de ce dernier pire génocide du siècle écoulé.

"La première voie c’est celle de la justice. Certains membres de la communauté catholique rwandaise dont l’abbé Munyeshyaka, il se constatait que certaines pressions de protection de ces hommes d’Eglise étaient faites sur la Justice et sur certains Etats qui bloquaient les manifestations de la justice.
La situation actuelle de l’après ce communiqué montre que l’Eglise catholique qui vient de se désolidariser des présumés génocidaires en son sein, ceci veut dire en quelque sorte que l’Eglise ne constituera plus une entrave à la justice.
La deuxième voie, auquel cas ce communiqué est traduit dans les langues internationales pour être lu dans toutes les paroisses catholiques du monde entier, reviendrait à une campagne très élargie de lutte contre les négationnistes du génocide de par le monde", a ajouté le Dr Dusingizemungu.

Un fonds de Réparation des droits des rescapés enfin possible

Ce communiqué de l’Eglise catholique rwandaise, une église où plus de la moitié des victimes de ce génocide ont péri dans les enceintes de ses paroisses, vient de clarifier les choses. Maintenant, la solidarité affichée officiellement par l’église catholique, peut donner lieu à la constitution de parties civiles par IBUKA dans les plus de deux millions de procès pour génocide intentés dans les tribunaux traditionnels Gacaca. On peut aller plus loin et comprendre que ce n’est qu’un mouvement qui commence :

" Ce Communiqué de l’Eglise catholique rwandaise va donner un coup de pousse à certaines gens qui pensaient au Fonds de compensation mais qui étaient bloqués par le mutisme de cette Eglise catholique. Désormais, cette Eglise sera associée aux débats allant dans le sens des dédommagements et autres.

La position d’IBUKA : Nous allons faire recours à la perspicacité, l’intelligence et la sagesse pour que les exigences des compensations soient raisonnables. Nous ne devrons pas demander l’impossible. Nous tout ce qu’on souhaite, c’est que l’Eglise catholique entre dans le débat et que nous organisions ensemble des séances de réflexion à ce sujet en toute confiance mutuelle. Ce n’est qu’à cette seule condition qu’un débat sur les indemnisations est possible et fructueux. Il se fera sur base de propositions raisonnables", a dit le Dr Jean Pierre Dusingizemungu visiblement satisfait du communiqué de la Conférence des Evêques du Rwanda qui tombe comme une bombe lancée aux négationnistes rwandais virulents dans la Communauté internationale.


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