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SécuritéRwanda-Uganda-Burundi-RDC : Les accords Lemera 1996 pour un Etat tampon

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 25 août 2016 à 06:20

En 1996, alors que les troupes de l’ancienne APR (Armée Patriotique Rwandaise) s’activaient à accompagner l’AFDL (Alliance des Forces Démocratiques de Libération du Congo) pour déposer l’indétrônable Joseph Désiré Mobutu, un autre Désiré, Laurent Kabila, ancien guérillos dans les maquis de la province actuel du Tanganika et des Hauts plateaux de l’Itombwe entre 1961
Cette zone y compris le Nord Kivu et plus au nord l’Ituri et le Grand Nord restent des zones conflictuelles. Il s’y cache et sévit outre les (...)

En 1996, alors que les troupes de l’ancienne APR (Armée Patriotique Rwandaise) s’activaient à accompagner l’AFDL (Alliance des Forces Démocratiques de Libération du Congo) pour déposer l’indétrônable Joseph Désiré Mobutu, un autre Désiré, Laurent Kabila, ancien guérillos dans les maquis de la province actuel du Tanganika et des Hauts plateaux de l’Itombwe entre 1961

Cette zone y compris le Nord Kivu et plus au nord l’Ituri et le Grand Nord restent des zones conflictuelles. Il s’y cache et sévit outre les mouvements armés contre leurs pays (FDLR/Rwanda, NALU-ADF Uganda, Red Tabara et Forebu/Burundi). Dans le passé, de 1988-1993, on y a vu une instrumentalisation politique ethnocentriste hutue par le régime de Kigali d’associations de la société civile du Nord Kivu dont dite MAGRIVI (Mutuelle Agricole des Virunga).

Plateau d’Itombwe, Mulenge

Du Sud, de Fizi aux hauts plateaux d’Itombwe vers le grand Nord, il se dit que les administrateurs territoriaux sous Mobutu étaient des gens qui venaient directement de Kinshasa, peu soucieux de développer des infrastructures de développement durable, ne comprenant pas du tout le mode de vie culturel des autochtones. Résultats ? Les administrateurs se succédaient autant que faire se peut. Et les activités économiques continuaient dans un conservatisme de mœurs loin de toute bousculade.

Une paupérisation injustifiée des peuplades de l’Est rdcongolais

Des observateurs se révoltent de voir un Est de la RDC jadis grenier du pays ne pas prendre de l’envol dans les transformations économiques qui s’imposaient. Au contraire, il a été source de tous les conflits. Le Colonel Mobutu qui, en 1965, avec la bénédiction de l’Occident , prend le pouvoir pour lutter contre toute influence soviétique sur ce sous-continent, n’oublie pas de ne pas fermer l’œil pour cette région montagneuse d’éternels révoltés dont un certain Laurent Désiré Kabila qu’il vainc en cette année –là pour le forcer à la cessation de ses activités de guérilla sur le littoral du lac Tanganika et dans les montagnes de l’Itombwe.

1996- Kabila promet de respecter les Accords de Lemera

La guerre finie, la situation s’est-elle améliorée ? Hélas, non ! Cette bande de l’actuelle Province du Tanganika au Haut Uélé en passant par le Sud et le Nord Kivu, par le Maniema et l’Ituri, rarement on aura vu des régions enclavées pratiquement inaccessibles et pourtant riches en ressources naturelles diverses. Cette longue bande, environ le cinquième du sous continent congolais, des observateurs conséquents trouvent qu’au lieu d’être un repaire de mouvements criminels qui non seulement attaquent ou le promet ainsi leurs pays frontaliers avec ce grand Congo, mais aussi mettent sens dessus dessous les paisibles citoyens en faisant des levées de taxes, autant, disent-ils, cette bande peut-elle devenir une source d’effervescence économique avec des infrastructures de développement appelant des sources de financement en multi milliards de dollars : énergie, gaz et pétrole, ressources minières, forestières…

C’est cette bande swahilophone qui est promise aux troupes coalisées rwando- ugando-burundaises, en ce 1996 dans les montagnes de Lemera, quand Laurent Désiré père de l’actuel Joseph Kabila commence à constater que ses rêves de prendre le Congo à la tête de l’AFDL peuvent devenir réalité.

Le vieux guérilleros reconverti depuis 1965 en honnête et paisible réfugié élevant ses enfants entre Dar Es Salaam et Kampala est pressenti par Kampala et Kigali pour prendre la tête d’un mouvement AFDL qui , fortement appuyé par les armées de rebelles qui venaient de prendre le pouvoir à Kampala (1986) et à Kigali (1994), trouve une chance inespérée de réaliser ses rêves de redresseurs des torts commis par Mobutu sur les peuples de l’Est de la RDC .

Promesse facile à faire, difficile à exécuter

Depuis 1997, date de son intronisation à Kinshasa à ce jour, l’eau a coulé sous les ponts. Cette histoire de promesse de 300 Km en profondeur de la RDC de sécurité des pays alliés à l’AFDL dans la prise de Kinshasa est vraisemblablement oubliée. Les peuples de l’Est de la RDC ne peuvent pas vaquer et s’épanouir à leurs activités socio économiques dans des conditions sécuritairement honorables. Le gros des 20.000 Casques Bleus de la Monusco est massé dans ce périmètre, ce qui n’empêche pas les tueries et massacres gratuits d’une grande importance dans le Nord Kivu et l’Ituri. Cette Monusco, plus de dix ans de sa présence, n’a pas pacifié cette longue bande.

Idée d’une république orientale du Congo

Les politiciens congolais natifs de l’Est viennent s’y ressourcer en matière d’appui. Les élections passées, ils se trouvent impuissants à tenter de quelconques transferts de flux financiers vers ces provinces si éloignées du Centre Kinshasa. Aussi la forme des Accords de Lemera semble-t-elle se dessiner non pas comme une partie du territoire congolais qui est promise aux anciens libérateurs rwando ugandais, non ! La sécurisation de cette partie de l’Est de la RDC en est le prix.

Elle s’accompagne d’un retour dans leurs milieux les acteurs politiques et autres commerçants et investisseurs congolais pour développer des stratégies commerciales qui pourront redessiner de nouvelles routes commerciales renforçant ainsi des échanges commerciaux avec les pays de la East African Community qui est prompte à concevoir de méga projets ferroviaires et énergétiques de tout genre.

Cette idée d’une république Est rdc viendrait-elle comme une réponse à la stabilisation et pacification de la région des Grands Lacs comme le souhaite la CIRGL ? Reste à voir comment une idée pareille va à l’encontre des intérêts égoïstes de certaines puissances occidentales qui vont lever leurs boucliers et la vieille rengaine de « l’empire Hima » alors qu’il s’agit de l’avenir radieux des peuples de la région qui s’éveillent à l’humanisme universel et aux échanges inter-nations impossibles à l’heure actuelle à cause de la lointaine métropole Kinshasa.


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