Les autorités du territoire de Shabunda au Sud-Kivu dans la République Démocratique du Congo (RDC) ainsi que les organisations non gouvernementales œuvrant dans cette zone, affirment que les rebelles rwandais des FDLR contrôlent l’aérodrome de Changombe à Shabunda et imposent de taxes exorbitantes.

Le porte-parole de l’opération « Amani Leo » de l’armée congolaise, le colonel Kazarama a indiqué qu’il n’y a aucun élément de l’armée congolaise (FARDC) dans ce secteur mais il n’a pas mentionné si le contrôle de l’aérodrome de Changombe revient aux FDLR.

Il a ensuite fait savoir que les informations livrées par les autorités des instances de base du territoire de Shabunda sont exactes car les unités des FARDC de cette zone sont en formation.

Cette affirmation a poussé les Congolais à se demander, comment les unités entières de l’armée nationale abandonnent tout le territoire pour une formation ?

Les autorités de Shabunda disent que cet aérodrome est entre les mains des FDLR depuis deux semaines.

Dans un entretien avec la radio BBC, le chef du territoire de Shabunda, Louis Boboto, a mentionné que les rebelles des FDLR sont armés sérieusement et sont dirigés par un officier du rang de capitaine.

« Avant tout chargement ou déchargement chaque avion qui utilise cet aérodrome doit verser une somme de 100$ aux FDLR », ajoute-t-il.

Les populations paient aussi des taxes aux FDLR pour le chargement des marchandises qu’elles vont vendre à Goma et Bukavu.

Différentes associations qui œuvrent dans ce territoire dont certaine de droit de l’homme comme CADHOM, affirment que les FDLR occupent largement le territoire de Shabunda et contrôlent également tout le carré minier de cette zone très riche en cassitérites, Or et coltan.
 
Mais le porte-parole des FDLR, Laforge Bazeye refute toutes ces accusations, les qualifiant de mensongères. 

« On ne peut rien faire avec ces impôts qu’on nous accuse de percevoir, il y a surement un autre groupe armé qui contrôle le territoire de Shabunda et les autorités locales attribuent cette situation aux FDLR pour accroître l’ampleur du problème aux yeux du gouvernement central », indique Laforge Bazeye. 

Différentes compagnies aériennes qui desservent Changombe n’ont rien avoué aux médias pour corroborer ces dires selon lesquels l’aérodrome de Changombe serait contrôlé ou non par les FDLR. Elles ont seulement fait savoir qu’elles paient des impôts à chaque aéroport desservi.

A Shabunda comme ailleurs dans la République Démocratique du Congo, les réseaux routiers sont dérisoires et le transport des biens et des personnes se fait par avion.

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