Sept pasteurs d’églises et des tenanciers de bars ont été arrêtés dans plusieurs quartiers de la ville de Kigali en ce dimanche 12 octobre. Ils sont tous gardés à vue à la Station de Police de Kicukiro où sont visibles les équipements musicaux et autres amplificateurs saisis.

Pasteurs arrêtés pour tapage
Cette opération policière survient après celle effectue en septembre dernier où quatre pasteurs avaient été arrêtés pour les mêmes motifs. La Police leur reproche de créer un vacarme avec leurs instruments musicaux qui dérangent les paisibles Kigalois.

La Police Nationale déclare qu’elle a tout fait pour sensibiliser les pasteursde ces églises afin de diminuer la quantité de vacarme mais que ces derniers Munyamahoro Charles del’Eglise Methodiste Libre Kicukiro, Past. Matinda Gustave, Past Baderhe Kuguma Leon et Past Cikuru Vincent Muburanyi de CERPAR Kimihurura, Past Mutwa Samson et Zabanyinshi J. Baptiste de l’ADEPR Rwampara (Association des Eglises de Pentêcote du Rwanda) et Past Muwabya Isaac de CLA Nyabisindu- Gasabo ne se sont pas du tout pliés à cette requête malgré les rencontres organisées à leur intention pour les mettre en garde.

ACP Theos Badege, Chef du Département d’Investigations Criminelles près la Police Nationale a dit que ces arrestations ont été opérées sur plaintes insistantes des habitants du voisinage de ces églises.

Instruments musicaux saisis

Mme Athanasie Mukakabanda, une fidèle de l’Eglise Methodiste Libre Kicukiro donne une version des faits qui montre que les arrestations opérées par la Police ont été faites avant la consommation du crime.

" Les officiers de Police ont fait iirrupption dans notre église pour y trouver des musiciens entrain d’arranger leurs instruments et la voix. Notre pasteur arrêté les a trouvés dans notre église. Nous également quand nous sommes venus, les y avons trouvés. Ils ont pris les équipements et instruments musicaux avant qu’ils ne fassent leur travail", a confié Athanasie.

Du côté de la Police, on s’explique disant qu’elle a été alertée par les voisins de cette église qui se plaignaient du tapage nocturne de cette église.

"Aucune instance de sécurité n’a l’intention de priver les fidèles de faire leur culte ou aux autres citoyens de consommer leurs loisirs. Mais pour des salles de spectacles et autres lieux publics de rencontres de loisirs, pour avoir reçu l’autorisation d’exploitation, on doit bien sonoriser ses infrastructures afin de ne pas gêner son entourage", a confié à la Presse Théos Badege que cela valait aussi pour les nouvelles églises qui, contrairement aux paroisses de l’Eglise Catholique qui se dégage des agglomérations, contruisent leurs ’temples’ dans le voisinage très rapproché des habitations des citoyens pour mieux les encadrer dans les prières nocturnes à très haute voix accompagnées de musique et aux chants rendant gloire à Dieu.

Face à ce phénomène social qui est récusé par les habitants de quartiers, une rencontre des pouvoirs publics a été organisée ce 17 septembre. Y étaient invités les représentants de diverses confessions religieuses opérant au rwanda avec à l’ordre du jour la mise en garde contre un tapage de jour et de nuit pour leur rappeler que ce fait est puni de 2 mois de prison et d’un million de francs d’amende par l’art.600 du Code pénal rwandais.