L’engagement des troupes burundaises en territoire congolais s’inscrit dans le cadre d’un accord de défense conclu avec Kinshasa, comme l’a publiquement admis le président burundais Évariste Ndayishimiye, soulignant la nécessité de solidarité régionale face aux crises sécuritaires. Cependant, cette mobilisation n’est pas sans susciter des résistances internes, comme en témoignent les arrestations massives de soldats récalcitrants, détenus dans au moins quatre établissements pénitentiaires à travers le pays.

Les circonstances exactes entourant les arrestations de ces militaires qui s’opposent à cette mission sont encore floues. Selon des sources militaires et carcérales, plus de deux cents soldats ont été arrêtés depuis décembre dernier, avec des détentions signalées dans diverses prisons et centres de détention à travers le Burundi.

Certains d’entre eux sont accusés de déserter ou de dérober des fonds destinés aux opérations militaires. La répression de ces dissidences au sein de l’armée burundaise met en exergue les dilemmes auxquels sont confrontés les militaires professionnels, tiraillés entre le devoir et la conscience dans une situation confuse où les militaires sont totalement démotivés.

Alors que la communauté internationale, notamment les États-Unis, appelle à une désescalade des tensions dans la région, la crise humanitaire et sécuritaire dans l’est du Congo, exacerbée par l’activité de plus d’une centaine de groupes armés, dont le M23, continue de préoccuper. La situation sur le terrain reste volatile, avec des implications profondes pour la stabilité de toute la région des Grands Lacs africains.