Assassinat de Shinzo Abe : le suspect plaide coupable

Redigé par IGIHE
Le 29 octobre 2025 à 11:20

Dès le premier jour de son procès, l’homme accusé d’avoir assassiné l’ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe a admis ce mardi tous les faits qui lui sont reprochés.

Selon les procureurs, Yamagami a ciblé Abe en raison de ses liens présumés avec l’Église de l’Unification, connue sous le nom de «  Moonies  ». Le suspect aurait nourri un ressentiment envers cette organisation, officiellement appelée Fédération pour la Paix et l’Unification de la Famille, après que sa mère avait effectué d’importants dons, évalués à environ 100 millions de yens (660 000 dollars), au groupe, entraînant la ruine financière de la famille.

Tetsuya Yamagami, 45 ans, a admis devant le tribunal de Tokyo avoir tiré sur Abe avec une arme artisanale lors d’un rassemblement de campagne en juillet 2022 à Nara, dans l’ouest du Japon. «  Tout est vrai  », a-t-il déclaré, selon les médias locaux. L’attaque, perpétrée en plein jour, avait profondément choqué le Japon, un pays réputé pour sa sécurité et le contrôle strict des armes.

Ces révélations ont déclenché un vaste débat sur l’influence politique de l’Église au Japon et conduit à l’ouverture d’enquêtes qui ont provoqué la démission de quatre ministres. En mars 2025, un tribunal de Tokyo a ordonné la dissolution de l’organisation, retirant son statut d’exonération fiscale et exigeant la liquidation de ses actifs. Malgré cela, la mère de Yamagami, qui pourrait être appelée comme témoin, a indiqué aux médias japonais que l’assassinat avait, au contraire, renforcé sa foi, selon le Japan Times.

Le procès de Yamagami ne devrait pas se conclure avant janvier prochain. Outre le meurtre, il est accusé de violation des lois sur le contrôle des armes à feu, qu’il conteste. Son avocat a fait valoir que l’arme artisanale utilisée ne relevait pas de la catégorie légale appropriée, selon la NHK.

S’il est reconnu coupable, Yamagami risque la réclusion à perpétuité ou la peine de mort, conformément au droit japonais. L’assassinat d’Abe, figure emblématique de la politique japonaise et promoteur de la stratégie économique dite «  Abenomics  », a provoqué une onde de choc nationale et internationale et conduit à un renforcement des protocoles de sécurité pour les personnalités publiques.

Les funérailles privées de l’ancien Premier ministre à Tokyo ont rassemblé des milliers de personnes. Depuis cet événement, le Japon a également renforcé ses lois concernant les armes artisanales, afin de prévenir de nouvelles tragédies.

L’homme accusé d’avoir assassiné l’ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe a admis tous les faits qui lui sont reprochés
Shinzo Abe a été abattu avec une arme artisanale lors d’un rassemblement de campagne en juillet 2022, à Nara, dans l’ouest du Japon

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