« Nous n’avons pas d’autre choix que d’utiliser l’eau du lac pour cuisiner et boire, alors qu’elle est très sale », explique un résident, inquiet pour la santé de sa famille. Les habitants craignent que cette situation favorise la propagation de maladies, notamment le choléra, déjà présent dans la région.

Ces dernières semaines, plusieurs cas ont été confirmés dans la commune de Rumonge, notamment à Rutumo et Kizuka. Cette semaine, six nouvelles personnes ont été placées en quarantaine à l’hôpital de Rumonge. Depuis janvier 2025, le pays a enregistré plus de 1 900 cas de choléra, dont certains mortels.

La proximité du lac Tanganyika et les échanges commerciaux dans cette zone densément peuplée augmentent les risques de propagation rapide de l’épidémie. Des foyers ont également été signalés dans la plaine de l’Imbo et dans la commune de Gihanga, en province de Bujumbura, où plusieurs décès ont été enregistrés.

Malgré les campagnes de sensibilisation sur l’hygiène menées et les efforts de la Croix-Rouge pour désinfecter les foyers et les latrines, l’absence d’eau potable limite l’efficacité de ces mesures. Les habitants doivent parfois parcourir de longues distances pour acheter de l’eau à un prix élevé, entre 1 000 et 2 000 francs burundais pour 20 litres.

Les responsables locaux appellent à une intervention urgente des autorités nationales et des partenaires humanitaires pour rétablir l’approvisionnement en eau et renforcer les moyens de lutte contre le choléra. « Sans eau, nous ne faisons que courir après la maladie », déplore un agent administratif.

La ville de Rumonge, dans la province de Burunga, fait face à une grave crise sanitaire liée à la pénurie d’eau potable