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Ces délinquants à cols blancs

Redigé par Tite Gatabazi
Le 29 décembre 2021 à 05:12

Le crime à col blanc est une catégorie de criminalité, habituellement financière, qui se définit comme un ensemble de délits commis par une personne de « haut rang social » dans l’exercice de ses fonctions avec une relative impunité.

Le critère étant ici « le statut social symbolique dont le délinquant bénéficie aux yeux de la société ».

C’est la différence entre la délinquance de rue et la délinquance en costume. Sauf que les deux sont des déviances !

Ces délinquants à cols blancs ont recours à des procédés complexes afin de détourner l’attention.

Très peu de traces écrites par exemple pour minimiser l’importance du délit, en cas de découverte ou de dénonciation.

On ne peut appréhender cette question sans prendre en considération les intermédiaires dont ces délinquants s’entourent.

Par une variété de stratagèmes, ils évitent d’être aux premières loges et se cachent derrière des prête- noms.

Les transgressions de ceux qui se situent en haut de l’échelle sociale sont le reflet d’un abus de droit et de pouvoir pour s’affranchir des contraintes légales et éthiques.

Ces délits entrainent des désagréments pour les victimes et perturbent la société dans son fonctionnement.

Cette forme de délinquance constitue une menace contre les fondements de l’Etat, la sécurité des opérations économiques et plus grave encore le système de valeurs qui sert de référence à la société.

Pire, ils détruisent le patriotisme !

Car cette forme de délinquance trahit la confiance et crée de la méfiance envers le système auquel le délinquant appartient.

Le comportement est délictuel dans la mesure où il permet l’obtention de biens matériels et/ou financiers sous de faux prétextes.

La justice française avait mis à jour le patrimoine dissimulé par le couple Balkany à travers le monde et sur la corruption et les détournements qui l’avaient alimenté.

Un exemple parmi des milliers !

Il faut avouer qu’ils sont loin de prêcher par l’exemplarité !

La dénonciation de ce genre de dérives avec effets nocifs connait des formulations différentes.

Certains éclatent mais la presse qui s’en fait l’écho ne met pas en évidence les mécanismes et les ramifications.

Elle se contente de dénoncer des excès voire des anomalies du système sans pour autant relier les pièces du puzzle à l’attention de l’opinion publique.

Mais, c’est le travail des instances judiciaires d’établir la véracité des faits allégués !

Et il y a des infractions connexes qui se tiennent : de la fraude fiscale au blanchiment d’argent sans oublier le manquement à la probité et autres abus de biens sociaux.

Il y a lieu de signaler les dérives qui vont avec ces pratiques de délinquance : le délit d’initié, le favoritisme, la concussion, la corruption, la prise illégale d’intérêts, le trafic d’influence et recel de ces délits.

Ces pratiques ne s’imposent qu’en raison d’une insuffisante vigilance. Ce manque de vigilance s’explique par les défaillances de l’organisation interne et une complaisance progressive de ses membres.

Si ce phénomène n’est pas nouveau, il doit se poser avec acuité dans un pays qu’anime la volonté farouche de la croissance et du développement intégral mais que les règles morales n’arrêtent pas.

Sauf qu’ils développent des outils rhétoriques et un discours de légitimation pour justifier le contexte dans lequel la transgression se produit. Et cette liberté prise par rapport au droit et la morale.

Et leur défense est classique : « les allégations portées par l’article de presse sont fausses, infondées et non vérifiées.

Nous nous réservons le droit de porter l’affaire devant les juridictions compétentes ».

Ils ont ainsi recours à la minimisation des faits illicites et la négation de l’intention coupable. Faible !

Comment des activités prédatrices ou destructrices dont le coût ou dommages peuvent être colossaux, ne soient pas considérées comme criminelles ?

Laissant un arrière-goût amer de « deux poids deux mesures » dans le traitement complaisant de leurs affaires par les instances en charge.

Lesquelles instances sont parfois accusés de complaisantes ou de peu efficaces et au final d’un régime de sanctions peu dissuasif.

C’était l’opinion de l’ancienne juge d’instruction, Eva Joly.

L’actualité est riche en évènements saisissant et une lecture attentive de certains articles de presse, de rapports d’audits oblige à y voir une situation plus inquiétante que jubilatoire.

A l’heure de la mondialisation, il faut se doter des moyens juridiques et technologiques efficaces pour sanctionner décemment les délits financiers.

Les instruments juridiques disponibles et les ressources qui y sont affectées attestent de la nécessité d’appréhender l’ensemble de la nature du ou des délits ainsi que la position de l’individu pour en extirper les influences supposées ou réelles.

Il faut espérer que les produits de cette délinquance soient mis sous séquestrer pour restituer à la société les sommes dérobées ou frauduleusement acquises.

Le philosophe Michel Foucault ne disait-il pas qu’il « faut s’interroger sur ce qui mérite effectivement d’être puni ».

C’est cela rendre justice !


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