Selon des sources locales, les habitants de Kaburantwa assistent depuis trois jours au passage quasi continu d’une trentaine de camions militaires transportant des soldats lourdement armés. Ces forces, provenant de différentes garnisons burundaises, comprendraient des militaires de carrière, des membres des Imbonerakure, la ligue de jeunesse du CNDD-FDD, ainsi que de jeunes recrues.

Une source anonyme a précisé que la mission vise à soutenir les troupes burundaises déjà présentes à Minembwe aux côtés des FARDC et des milices Wazalendo, pour « lutter contre plusieurs groupes rebelles, notamment le Red Tabara, le FNL, Twirwaneho et le M23 ».

Sur place, un soldat a confié que les promesses de salaire en dollars et d’un matricule congolais n’ont pas été respectées, huit mois après leur déploiement, et que plusieurs camarades ont déjà perdu la vie sans compensation pour leurs familles.

Ces déploiements militaires ravivent un conflit qui, selon l’homme politique congolais Moïse Nyarugabo, vise à l’extermination de la communauté des Banyamulenge. Dénonçant la gravité de la situation, il a récemment rapporté, lors d’un point de presse, le déploiement de plus de 10 000 soldats dans la région de Minembwe, exacerbant une violence déjà présente depuis 2017.

En outre, Nyarugabo a dressé un bilan accablant : plus de 400 villages incendiés, des milliers de personnes tuées et des centaines de milliers de têtes de bétail pillées.

La situation est d’autant plus préoccupante que le Burundi avait autrefois servi de refuge aux Banyamulenge, aujourd’hui les forces burundaises collaborant avec les milices Mai-Mai pour les attaquer. Selon Nyarugabo, ces troupes sont présentes dans plusieurs localités — Bijombo, Gahuna, Kagogo, Mugeti, Irango, Nyakirango et Murambya — et auraient utilisé des frappes de drones qui ont visé des civils et fait de nombreuses victimes.

De lourds convois militaires burundais ont franchi la localité de Kaburantwa, dans la province de Bujumbura, en direction de la RDC