Ces propos ont été tenus lors d’une réunion organisée le 18 septembre 2025 entre le ministre rwandais des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, l’ambassadeur Olivier Nduhungirehe, et des membres du Forum national consultatif des organisations politiques.

Victoire Ingabire, fondatrice du parti DALFA-Umurinzi (non enregistré au Rwanda), est détenue depuis juin et fait face à des accusations de tentative de subversion du gouvernement, diffusion de fausses informations et planification d’activités visant à inciter au trouble public.

Son procès, initialement prévu pour le 2 septembre, a été retardé après qu’Ingabire ait rejeté le panel de juges de la Haute Cour assigné à son dossier, estimant selon elle, qu’il n’était pas impartial. Ce même panel avait déjà demandé des enquêtes à son encontre dans une affaire impliquant d’autres membres de DALFA-Umurinzi.

Le 11 septembre, des membres du Parlement européen ont réclamé la libération immédiate de Victoire Ingabire et d’autres personnes poursuivies pour des motifs similaires, arguant selon eux, que leurs dossiers étaient « politiquement motivés   ».

Le ministre Nduhungirehe a qualifié cette demande de «  méprisante  », tout en rappelant qu’elle n’était pas surprenante, car ce n’était pas la première fois que de telles requêtes étaient formulées à l’encontre d’Ingabire. «  Cela ne nous a pas surpris  », a-t-il déclaré. «  Ils ont demandé la libération immédiate de Victoire Ingabire. Leur requête était pleine de mépris. C’est en fait la troisième fois : ils l’avaient fait en 2013, en 2015, et maintenant encore en 2025.  »

Gasamagera a par ailleurs ajouté que l’action du Parlement européen n’était pas seulement irrespectueuse, mais révélait également une mentalité coloniale. «  Ce n’est pas seulement un manque de respect  », a-t-il expliqué, «  c’est comme considérer le Rwanda comme si c’était l’une de leurs provinces.  »

Il a rappelé que Victoire Ingabire avait été libérée en septembre 2018 suite à une grâce présidentielle accordée par le Président Paul Kagame, après qu’elle ait reconnu ses torts et promis de ne pas récidiver. «  Nous savons tous ce qui s’est passé. Nous connaissons le comportement de cette femme, la manière dont elle a demandé la clémence, et comment elle a été graciée après s’être engagée à changer. Ceux qui plaident aujourd’hui en sa faveur sont les mêmes qui la soutenaient à l’époque. Mais pour nous, l’unité des Rwandais est un principe qui ne peut être compromis ni négocié.  »

Le ministre Nduhungirehe a également critiqué les députés européens pour avoir tiré des conclusions hâtives, rappelant que toute personne est présumée innocente jusqu’à preuve du contraire. Il a souligné qu’Ingabire n’avait pas encore été jugée de manière approfondie, rendant ainsi leur intervention prématurée.

Gasamagera Wellars a critiqué le Parlement européen pour sa demande de libération d’Ingabire, la jugeant irrespectueuse envers le Rwanda