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Kenya : de nouvelles fosses découvertes près du site de la secte meurtrière de Shakahola

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 22 août 2025 à 07:20

Les autorités kényanes ont exhumé cette semaine cinq corps dans des fosses peu profondes à seulement deux kilomètres du site où plus de 400 adeptes d’une secte apocalyptique avaient trouvé la mort en 2023.

L’opération, menée par des enquêteurs spécialisés, des pathologistes et des experts en médecine légale, a également permis de retrouver dix restes humains dispersés dans les broussailles à proximité. Les exhumations ont repris ce vendredi, alors que les autorités redoutent que le bilan des victimes ne s’alourdisse.

« L’exercice est en cours et nous le traitons avec le plus grand sérieux », a déclaré le Dr Richard Njoroge, pathologiste du gouvernement.

Les autorités ont identifié 27 autres fosses présumées dans la zone, ce qui pourrait révéler un bilan humain beaucoup plus lourd, les causes des décès faisant actuellement l’objet d’enquêtes approfondies.

Un rappel du massacre de Shakahola

Le massacre de Shakahola désigne le drame lié à la secte apocalyptique ’Good News International Ministries’, dirigée par le pasteur Paul Nthenge Mackenzie. Des centaines d’adeptes auraient été incités à jeûner jusqu’à la mort pour « rencontrer Jésus » avant la fin du monde, annoncée par Mackenzie pour août 2023.

Les corps ont été retrouvés enterrés dans des fosses communes dans la forêt de Shakahola, près de Malindi, sur la côte kényane. Si la majorité des victimes sont mortes de faim, les autopsies ont révélé que certaines, y compris des enfants, avaient été étranglées, battues ou étouffées, suggérant l’intervention d’un groupe chargé de s’assurer que les adeptes ne rompent pas le jeûne.

Qui est Paul Nthenge Mackenzie ?

Paul Nthenge Mackenzie est un ancien chauffeur de taxi qui s’est autoproclamé pasteur et a fondé en 2003 les ’Good News International Ministries’. Il est accusé d’avoir incité ses adeptes à pratiquer un jeûne extrême, à déscolariser leurs enfants et à refuser toute consultation médicale, considérant ces pratiques comme des « maux de la vie occidentale ».

Mackenzie a été arrêté en avril 2023, après la découverte des premières victimes liées à ses enseignements. Il est actuellement jugé pour plusieurs chefs d’accusation, dont homicide involontaire, torture, terrorisme, radicalisation et participation à une activité criminelle organisée. Il plaide non coupable de toutes les accusations.

La proximité des nouvelles fosses laisse penser que des individus ou groupes auraient pu imiter ou prolonger l’idéologie extrémiste du gourou.

Onze personnes, considérées comme d’anciens fidèles du pasteur, ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête. N’ayant pas encore été inculpées, la police cherche à déterminer les liens éventuels avec le réseau de Mackenzie et la nature exacte du nouveau groupe.

Par ailleurs, cette nouvelle tragédie relance le débat sur la régulation des groupes religieux au Kenya. Le pays compte des milliers d’églises, y compris des méga-églises influentes. Les autorités et la société civile s’inquiètent de certaines pratiques sectaires, qui peuvent isoler les fidèles, empêcher l’accès aux soins ou priver les enfants d’éducation.

Les autorités kényanes ont exhumé cinq corps et retrouvé dix autres restes près du site où plus de 400 membres d’une secte apocalyptique étaient morts en 2023

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