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L’Afrique ne doit pas porter seule le fardeau de l’épidémie de Mpox - Dr. Richard Mihigo

Redigé par Franck_Espoir Ndizeye
Le 22 août 2024 à 05:18

Dr. Richard Mihigo, candidat rwandais au poste de Directeur régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique, affirme que l’Afrique ne doit pas être laissée seule à supporter le fardeau de l’épidémie de variole du singe (Mpox).

Cette déclaration intervient quelques jours après que l’OMS a décrété que la variole du singe constituait une urgence de santé publique de portée internationale, en raison de l’épidémie en cours en République démocratique du Congo (RDC) qui s’est propagée à au moins 13 autres pays africains, avec plusieurs cas importés en Europe et en Asie.

Dans une récente tribune publiée dans le magazine Jeune Afrique, Dr. Mihigo s’est interrogé sur les raisons pour lesquelles l’Afrique a été laissée seule face à des épidémies récurrentes de Mpox depuis des décennies, alors que cette infection est causée par un virus connu depuis longtemps, contrairement aux urgences sanitaires récentes telles que la COVID-19, qui a été signalée pour la première fois en Chine.

Dr. Mihigo a appelé à des efforts concertés pour éradiquer cette maladie virale, qui a également été déclarée urgence de sécurité sanitaire continentale par le Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies (Africa CDC).

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé le 14 août 2024 que les épidémies de Mpox en République démocratique du Congo et dans d'autres pays d'Afrique constituent une urgence de santé publique de portée internationale

Il a souligné la nécessité d’une collaboration accrue entre les différents pays, le secteur privé et les organismes de recherche pour réduire le coût de production des vaccins et de la vaccination, améliorant ainsi l’accès aux vaccins dans les pays à faible revenu, qui sont souvent les plus touchés.

« Les institutions de santé publique au niveau continental et mondial, y compris les partenaires financiers, doivent y mettre du leur. Des investissements conséquents dans la recherche et le développement pour les industries pharmaceutiques locales restent une nécessité. L’accumulation des brevets, des technologies et des vaccins dans une seule partie du monde est une tactique contre-productive. La création de plateformes et de mécanismes de solidarité interétatique est en revanche nécessaire », a expliqué Dr. Mihigo.

Pour que ces collaborations se concrétisent, Dr. Mihigo a souligné que l’OMS et l’Africa CDC ont un « rôle crucial à jouer ».

« L’Afrique ne doit pas faire face seule à cette épidémie. Elle ne doit pas non plus supporter seule le coût humain d’une maladie que nous pouvons et devons éradiquer. En agissant dès aujourd’hui, nous pouvons non seulement contenir et mais aussi éradiquer la variole du singe. Nous pouvons aussi préparer nos systèmes de santé à faire face aux menaces sanitaires de demain », a-t-il déclaré.

Il a rappelé que les efforts de vaccination systématique ont été interrompus depuis l’éradication de la variole en 1977, bien que la vaccination contre la variole offrait une protection croisée contre la variole du singe.

Selon lui, environ 200 000 doses de vaccins sont disponibles dans le monde pour le virus Mpox, un chiffre largement insuffisant par rapport aux besoins réels.

Pour faire face à la menace que représente la variole du singe, il a expliqué qu’il faudrait plusieurs millions de doses de vaccins pour répondre aux demandes de la seule région de l’Afrique de l’Est.

Parallèlement, Dr Mihigo a insisté sur la nécessité de renforcer les systèmes de santé locaux pour faire face aux maladies émergentes.

« L’élaboration d’une stratégie globale pour lutter contre cette maladie en misant sur le renforcement des capacités et l’autonomisation de nos systèmes de santé doit être notre priorité », a-t-il observé.

« Il est temps que l’Afrique place la santé au cœur de son développement. Cela passe par une meilleure résilience des systèmes de santé, adaptés aux contextes locaux, y compris les déterminants socio-culturels, économiques et environnementaux. »

Il a également observé que la résurgence de l’épidémie de la variole du singe appelle à l’émergence d’un pacte de santé publique intra-africain et international.

« Le bureau Afrique de l’OMS, dont je suis candidat à la direction, doit jouer un rôle pivot dans la redéfinition, en intelligence avec les pays concernés, des priorités en matière de santé », a-t-il déclaré.

Le Comité régional de l’OMS pour l’Afrique votera pour nommer le prochain Directeur régional lors d’une réunion à huis clos durant sa 74e session qui se tiendra du 26 au 30 août 2024 à Brazzaville, en République du Congo.

Dr. Mihigo est en concurrence avec Dr. N’da Konan Michel Yao de Côte d’Ivoire, Dr. Boureima Hama Sambo du Niger, Dr. Ibrahima Socé Fall du Sénégal, et le Dr. Faustine Engelbert Ndugulile de Tanzanie.

Dr. Mihigo a appelé à des efforts concertés pour éradiquer cette maladie virale

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