En s’inspirant de l’héritage programmatique de la Conférence mondiale sur les femmes de 1995, elle promeut une vision articulant émancipation, multilatéralisme rénové et diplomatie de progrès, où l’égalité de genre cesse d’être un slogan pour devenir un impératif structurant de l’action collective.

Cette dynamique, portée par une constellation d’États membres, confère à la Francophonie une centralité inédite dans le concert des nations : elle la transforme en un espace d’innovation éthique et politique, capable de conjuguer tradition humaniste, exigence de justice et volontarisme stratégique.

Ainsi, en assumant pleinement cette continuité historique et idéologique, l’OIF se rend, plus que jamais, apte à façonner des coalitions d’avenir et à imposer une diplomatie fondée sur la coopération, la réciprocité et la dignité partagée.

L’entretien tenu entre Mme Éléonore Caroit, ministre déléguée à la Francophonie, aux partenariats internationaux et aux Français de l’étranger et le ministre rwandais des Affaires étrangères, Amb Olivier Nduhungirehe, s’inscrit dans le prolongement d’une dynamique bilatérale désormais caractérisée par une cordialité sans affectation et une exigence de fond.

Les relations entre Paris et Kigali, longtemps traversées de turbulences mémorielles et géopolitiques, connaissent aujourd’hui une phase de maturité rare, où la confiance méthodiquement reconstruite laisse place à une coopération d’une densité remarquable.

A cet égard, la fluidité des échanges ministériels ne constitue pas une simple formalité protocolaire : elle témoigne d’un climat de bienveillance stratégique, où les deux capitales reconnaissent la nécessité d’une concertation continue afin de peser, ensemble, dans les recompositions internationales en cours.

Cette rencontre de haut niveau a permis de passer en revue les sujets cardinaux structurant l’agenda multilatéral contemporain. La place de la Francophonie, non plus envisagée comme un héritage linguistique mais comme un espace politique et économique en expansion, a été au cœur des échanges.

Dans un contexte où le multilatéralisme vacille sous les coups de boutoir des souverainismes exacerbés et des rivalités de puissance, la France et le Rwanda partagent l’intuition qu’une Francophonie rénovée peut offrir un contrepoids pertinent, articulant coopération, solidarité et innovation.

La convergence des vues sur la nécessaire revitalisation de ce cadre institutionnel, tant sur le plan normatif que sur celui de l’action, témoigne d’une volonté commune d’élargir son influence au-delà des seuls cercles diplomatiques.

Diplomatie féministe et horizons Internationaux : les nouvelles lignes de force

Au-delà des enjeux structurels liés à la gouvernance multilatérale, l’entretien a également mis en exergue l’importance croissante de la diplomatie féministe, désormais érigée au rang de doctrine par un nombre croissant d’États, dont la France. Le Rwanda, fort d’une expérience singulière en matière de représentation féminine et d’autonomisation des femmes, se présente comme un interlocuteur particulièrement crédible sur cette question.

Le dialogue entre les deux ministres a donc pris la forme d’une réflexion approfondie sur les mécanismes permettant de transformer les engagements de principe en politiques effectives, notamment dans les domaines de la participation politique, de l’éducation, de la lutte contre les violences et de l’égalité économique.

Enfin, l’entretien a été l’occasion d’aborder les échéances diplomatiques majeures à venir, au premier rang desquelles le sommet Africa Forward de Nairobi, qui reconfigurera sans aucun doute les perspectives du continent dans un monde en recomposition accélérée.

Dans cet horizon mouvant, Paris et Kigali semblent déterminés à conjuguer leurs forces, non pas dans un tête-à-tête exclusif, mais dans une logique d’ouverture, de circulation des idées et de co-construction des solutions. Cette rencontre, d’apparence concise, révèle ainsi la profondeur d’une relation bilatérale devenue un laboratoire de diplomatie agile, inclusive et résolument tournée vers l’avenir.

L’entretien entre Mme Éléonore Caroit et le ministre Nduhungirehe, reflète une coopération bilatérale cordiale et substantielle

Éléonore Caroit est la ministre déléguée à la Francophonie, aux partenariats internationaux et aux Français de l’étranger

L’entretien s’est tenu en marge de la 46ᵉ Conférence ministérielle de la Francophonie