Le Général autoproclamé Yakutumba jette l’éponge

Redigé par Tite Gatabazi
Le 5 décembre 2025 à 05:30

La scène militaire de l’Est congolais s’en trouve bouleversée par un effondrement annoncé mais spectaculaire. L’illusion d’une coalition solide s’est dissoute sous le poids de contradictions internes et d’une stratégie vacillante.

Les forces jadis perçues comme invincibles révèlent aujourd’hui leur vulnérabilité structurelle et leur incapacité à maintenir la cohésion. Ce constat n’est pas seulement militaire : il est le miroir d’une organisation érigée sur l’opportunisme et l’amateurisme, condamnée à la déroute.

La scène militaire de l’Est congolais vient de livrer un spectacle aussi inédit que révélateur des dynamiques chaotiques qui traversent la région depuis des années. Le général autoproclamé Amuri Yakutumba, figure emblématique mais controversée de la rébellion locale, vient de reconnaître, pour la première fois, les limites irréversibles de sa coalition hétéroclite FARDC, FDLR, FNDB et Wazalendo ; face à la puissance ascendante de l’AFC/M23.

Dans un enregistrement audio qui circule désormais largement, Yakutumba confesse non seulement l’épuisement stratégique de ses forces, mais aussi l’incapacité de sa coalition à résister aux pressions d’un adversaire mieux organisé, plus discipliné et résolument offensif.

La confession, empreinte d’une lucidité tardive, révèle une défaite annoncée mais longtemps camouflée par le vernis de la propagande militaire. Yakutumba déplore l’absence de renforts aériens des avions qui ne parviennent plus à soutenir les positions avancées et décrit avec amertume comment ses troupes, ainsi que celles des Burundais intégrées à la coalition, ont été délogées de leurs bastions stratégiques.

La coalition, jadis perçue comme un bloc de résistance robuste, apparaît aujourd’hui en débandade totale, soumise à la rigueur implacable du feu adverse, dépourvue de toute coordination et de tout plan de relance.

Cette implosion ne peut être analysée sans mesurer la portée symbolique de la défaite : elle illustre, une fois encore, la fragilité des alliances opportunistes, bâties davantage sur des calculs politiques éphémères que sur une stratégie militaire cohérente.

Le désarroi exprimé par Yakutumba « je ne sais plus quoi faire » traduit non seulement l’effondrement de sa chaîne de commandement, mais aussi l’incapacité structurelle de ces coalitions à se projeter au-delà de leurs intérêts immédiats et locaux.

Dans un contexte où la stabilité de l’Est congolais reste intimement liée à la discipline, à la planification et à la maîtrise technico-stratégique, cette reconnaissance de l’échec constitue un avertissement solennel.

La supériorité militaire de l’AFC/M23 ne se mesure pas seulement aux positions conquises, mais à la capacité de ses forces à imposer un rythme, une organisation et une cohérence que l’ancienne coalition ne peut plus assurer.

Ainsi, le retrait implicite de Yakutumba de la scène militaire active et la désagrégation de sa coalition doivent être lus comme une leçon historique sur les limites de l’amateurisme, des alliances opportunistes et de la surconfiance dans un théâtre de conflits où chaque erreur se paye au prix fort.

Cette confession publique, si elle est accueillie avec sobriété, offre néanmoins aux observateurs et aux acteurs de la paix une opportunité de repenser les stratégies, d’établir un ordre militaire et politique stable, et de restaurer la sécurité dans les Kivu, à l’abri des ambitions éphémères et des calculs personnels.

En définitive, ce moment constitue un tournant stratégique : il est désormais évident que seule la rigueur, l’organisation et la coordination pourront inverser le cours des événements et permettre, enfin, à l’Est de la RDC de sortir de l’ornière des affrontements incessants et désordonnés.

Le général autoproclamé Amuri Yakutumba admet pour la première fois les limites de sa coalition face à l’AFC/M23

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